Femmes et TIC : BeoogoLab pour une évolution des mentalités
mercredi 4 mai 2016
« Elargir les horizons », c’est sous ce thème que s’est tenue la journée internationale de la jeune fille et de la femme dans le secteur des TIC au Burkina. Initiée par le centre d’innovation numérique BeoogoLab, la présente journée vise à sensibiliser les jeunes filles sur les opportunités de carrières qu’offrent les technologies de l’information et de communication. C’était le samedi 30 avril 2016, dans les locaux de BeoogoLab à Ouagadougou.
Une conférence -débat sur la présence des jeunes filles et des femmes dans le domaine des TIC, des témoignages de femmes leaders et d’hommes dans le secteur des TIC en vue de motiver les jeunes filles, la présentation de projets conduits par des femmes étaient, entre autres, au programme de Girls in ICT day.
<img443|left>Chef de service informatique à la direction générale de l’approvisionnement en eau potable, Assan Dagnon/Traoré est l’une des rares femmes qui exercent dans ce domaine. A l’instar de ses collègues (hommes), madame Dagnon est chargée de la sécurité et du bon fonctionnement des outils informatiques. « Les gens sont souvent étonnés de voir une femme qui s’intéresse à l’informatique. En effet, ils sont parfois surpris de voir une dame qui tient des tournevis et démontent des machines », a-t-elle noté.
Quoi de plus normale qu’une journée intitulée « Girls in ICT day », une journée institutionnalisée de par le monde, suite à la conférence des plénipotentiaires de l’Union Internationale des Télécommunications (TIC), qui s’est tenue à Gualajara (Mexique) en octobre 2010.
<img444|left>Selon les estimations de l’UIT, « il manquera deux millions d’employés qualifiés dans le secteur des TIC ces cinq prochaines années. Les jeunes filles et les jeunes femmes qui apprennent le codage, le développement d’applications et l’informatique seront bien placées pour faire carrière dans ce secteur ».
D’où alors l’intérêt de la journée organisée par BeoogoLab qui est un fond d’investissement, un espace de co-working, d’incubation et d’hébergement de jeunes intervenant dans le domaine des technologies numériques. « Nous sommes partis d’un constat. Quand nous organisons un évènement et même ceux qui viennent à BeegoLab pour travailler, nous constatons qu’il y a très peu de filles », a indiqué Mahamadi Rouamba, directeur général de TICANALYSE, par ailleurs promoteur de Beegolab.
Après avoir bénéficié de l’accord de l’IUT, BeoogoLab a donc organisé la journée de la jeune fille burkinabè dans le domaine des TIC. Le but étant de faire la promotion de la femme et des jeunes filles travaillant dans le domaine. De manière spécifique, il s’agit de sensibiliser les novices dans le secteur des TIC, celles qui voudront s’y lancer et également faire la promotion de projets technologiques menés par des femmes.
Les femmes excellent dans le secteur des TIC
<img445|left>Etudiantes en année de licence en électronique et automatisme industrielle, Sam Stéphanie et Birba Mounira font partie des 50 étudiantes prenant part à cette rencontre. Les femmes étant faiblement représentées dans leur institut (2 filles /24 étudiants), ces deux filles sont des passionnées des TIC. A partir d’un projet conçu à deux, avec l’appui des cours dispensés à l’école et les conseils des ainés, Mounira et Stéphanie ont mis en place un système domotique à commande vocale. Il s’agit d’un système de commande vocale qui permet de faire la communication sur un téléphone portable via bluethoof. « Le microcontrôleur inséré dans le système permet de recevoir les ordres et de les transformer en commande. A titre d’illustration, pour allumer une lampe, on dira simplement allume la lampe et le système se chargera d’exécuter » ont –elles expliqué.
Ce système, expliquent –elles, « permet d’accroître l’autonomie des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite de même que l’accessibilité aux équipements en automatisant certaines parties de leurs maisons ».
<img446|left>A cet effet, Mahamadi Rouamba a salué l’initiative des jeunes filles. Aussi, a-t-il tenu à souligner la faible représentation des femmes dans le secteur des TIC. De son avis, cette différence se situe au niveau des ménages où depuis l’éducation à la maison, en passant par les études puis le milieu professionnel, les femmes ressentent une certaine stigmatisation. Toutefois, dit-il, « le phénomène n’est pas alarmant car les femmes trouvent des moyens pour lutter contre cela en étant les meilleures ».
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net