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Gestion des noms de domaine .bf

lundi 9 janvier 2012

<img241|left>Une quarantaine d’experts africains s’outillent à Ouagadougou
Le premier atelier technique sur les opérations de registre DNS (domain number system), co-organisé par l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP) du Burkina, en collaboration avec l’African Top Level Domain (AFTLD) se tient du 09 au 13 janvier 2012 à Ouagadougou. Objectif : une meilleure gestion du développement des noms de domaine de premier niveau .bf au Burkina Faso. Il réunit une quarantaine de participants venus de pays de l’Afrique francophones et des formateurs européens pour la plupart. Une belle occasion de partage d’expériences et de transferts de savoirs entre professionnels des TIC du Nord et du Sud. La cérémonie d’ouverture a été présidée ce 09 janvier à Ouagadougou par le ministre burkinabè des transports, des postes et de l’économie numérique.


Le nom de domaine, c’est un alias. Pour qu’une machine sur laquelle, il y a le site web, la messagerie… soit visible sur Internet, il lui faut une adresse publique et cette adresse publique est à numéros. Lorsque ces numéros sont traduits sous forme de langage naturel, c’est plus facile pour l’être humain à retenir (exemple : www.fasonet.bf). Les deux systèmes sont importants parce que les machines ne comprennent que les numéros et les êtres humains ne comprennent que des noms. Comme ça les deux s’entendent et tous fonctionnent normalement. Voilà comment Pierre Ouédraogo, directeur de la francophonie numérique, caricature le nomage Internet lorsqu’on lui demande la définition d’un nom de domaine.

La gestion des noms de domaine en extension .bf, qui est l’emblème du Burkina sur Internet, est confiée à l’ARCEP qui a achevé le processus de re-délégation en février 2011 par la reconnaissance de l’ARCEP par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) comme registre officiel en charge de la gestion du nom de domaine de premier niveau .bf.

<img240|left>Il n’est pas rare d’entendre parler de cyber-guerre, d’unités ou d’état-major spécialisés dans la cyber-sécurité et les cyber-attaques. Internet est devenu un champ de bataille où les grandes puissances et les puissances émergeantes affûtent leurs armes. « Sur le plan international, l’histoire a montré que le nom de domaine Internet national fait partie des moyens de pression internationale et qu’il faut exercer pleinement sa souveraineté nationale pour éviter toute surprise », confie le directeur de la francophonie numérique, Pierre Ouédraogo.

Depuis janvier 2012, l’Afrique a décidé d’adopter le nom de domaine .africa, une extension qu’une société non africaine voulait gérer. Les experts africains ont réussi à faire rejeter cette demande. L’extension .africa est désormais sous la houlette de l’Union africaine.
L’atelier de Ouagadougou vise donc à améliorer la gestion des noms de domaine Internet nationaux au même titre que les fréquences et les adresses par numéros d’autant plus qu’ils ne sont pas inépuisables.

Seulement 1000 noms de domaine .bf

Les pays développés affichent des centaines de milliers de noms de domaine enregistrés. Ce qui n’est pas le cas pour les pays africains. Par exemple, en mars 2011, le Burkina avait à peine 1000 noms de domaine (.bf), la Côte d’Ivoire avait environ 2000 noms de domaine (.ci), le Sénégal (.sn) 4000. La fracture numérique est donc importante. Tout comme le volume de travail à accomplir pour rattraper le retard. Ainsi donc, « un dialogue entre les acteurs de l’Internet doit être instauré dans le cadre de rencontres permanentes…, des séminaires thématiques doivent être régulièrement organisés afin d’adopter des lignes directrices sur les principales questions communes de réglementation d’Internet entre les pays », soutient Gilbert Noël Ouédraogo, ministre des transports, des postes et de l’économie numérique à l’ouverture de la rencontre.

« La coopération multi-acteurs de la régulation d’Internet ciblée sur des enjeux précis doit être amplifiée ; les échanges d’expertises doivent être stimulés ; des actions d’information et d’accompagnement doivent être mises en œuvre pour démocratiser et gérer les noms de domaine .bf », poursuit-il.
Le projet du gouvernement burkinabè en matière de développement de l’économie numérique et de vulgarisation de l’accès et de l’utilisation d’Internet concerne, en plus du développement de la gestion des noms de domaines, la mise en place d’un centre de lutte contre la cyber-sécurité (CIRT), la mise en place d’un point d’échanges Internet, la mise en œuvre de la certification électronique par l’adoption des textes réglementaires relatifs à l’accréditation des prestataires des services.

Le nom de domaine peut être comparable à une enseigne et c’est l’élément important qu’il faut maîtriser. Il faut donc former les spécialistes du secteur des TIC afin qu’ils travaillent à pouvoir occuper ces espaces réservés au Burkina Faso. C’est tout l’intérêt de cet atelier.

Moussa Diallo

Faso-tic.net