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Pascal Vokouma, Directeur Général de Connecteo : « Nous voulons que l’Internet soit disponible pour tout le monde »

jeudi 4 février 2010

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L’accès à Internet, la transmission de données ou encore le rapprochement de leur site éloigné, voilà un problème qui se posait avec acuité aux entreprises au Burkina. Mais depuis 2003, ce couac est en passe de devenir un vieux souvenir.


En plus de la nationale des télécommnications, une autre société est sur le marché. Connecteo, la première société privée dans le domaine des télécommunications entend se positionner comme un opérateur de référence pour accompagner le développement du Burkina dans le domaine des télécoms. Nous avons rencontré son premier responsable, le Directeur général Pascal Vokouma qui nous présente la société aux 2,5 milliards d’investissements.

Faso-tic.net : C’est quoi Connecteo, la société que vous dirigez ?

Connecteo est une société anonyme au capital de 100 millions spécialisée dans les solutions réseaux proposant une gamme de services de transmission de données d’accès Internet pour les entreprises et même pour les particuliers. Connecteo est installé dans six pays d’Afrique : le Sénégal, la Guinée, le Niger, le Bénin le Cameroun et le Burkina Faso. Connecteo est une société qui emploie aujourd’hui plus d’une trentaine de cadres et cadres moyens. Nous nous positionnons sur le marché burkinabè comme un opérateur alternatif spécialisé dans la transmission des réseaux d’entreprises et nous utilisons trois types de technologies à savoir la technologie satellitaire qui est le VSAT (ce sont des antennes paraboliques de taille moyenne), le Boucle Locale Radio et le WIMAX qui est une nouvelle technologie que nous sommes les premiers à déployer ici au Burkina.

Faso-tic.net : Depuis quand existe Connecteo et pourquoi avoir choisi le domaine des télécommunications ?

Nous existons depuis 2003. Nous avons choisi le domaine des télécommunications, la transmission de données parce que cela se posait avec acuité aux entreprises au Burkina d’autant plus qu’il aurait fallu assurer cette demande qui se présentait. Le problème qui se posait aux entreprises au Burkina était justement la possibilité de rapprocher leur site éloigné de leur siège. A l’époque où on s’installait, il n’y avait qu’un seul opérateur qui pouvait le faire ; c’était l’opérateur traditionnel qu’est l’ONATEL.

A part cela, il n’y avait aucune autre technologie que d’utiliser les satellites. Donc, nous nous sommes spécialisés dans ce domaine pour pouvoir accompagner des institutions, des banques, des entreprises privées à rapprocher leurs sites de leur siège. Voilà ce qui nous a guidés. En plus, nous avons vu que l’Internet commençait déjà à cette période à être un souci pour la population, pour les utilisateurs. Donc, il fallait trouver des solutions alternatives à la solution que proposait l’opérateur historique. Nous nous sommes lancés dedans pour accompagner le développement du pays en montant une entreprise qui puisse se présenter comme une entreprise gagnante.

Faso-tic.net : Quels sont les objectifs de Connecteo ?

Nous sommes une société commerciale, nous sommes là pour gagner de l’argent. Donc, l’objectif, c’est de prendre une bonne part du marché que se partagent globalement les entreprises au Burkina et de se positionner comme le premier opérateur privé en matière de transmission de données.

Faso-tic.net : Votre concurrent direct se trouve être une société historique (l’ONATEL), était-ce facile de rivaliser avec une telle société ?

Effectivement, nous sommes un concurrent de l’ONATEL mais je ne vois pas les choses de cette façon mais plutôt comme une société qui accompagne justement les activités des entreprises. L’ONATEL était une société d’Etat au moment où nous nous installions et il n’était pas évident de proposer les mêmes services. Et pourtant nous proposons les mêmes services même si nous n’utilisions pas les mêmes technologies. L’ONATEL avait beaucoup d’investissements, beaucoup d’infrastructures et nous venions avec zéro infrastructure. Il fallait créer notre infrastructure mais loin de moi cette ambition de me comparer à l’ONATEL. Mais nous avons apporté notre pierre dans l’accompagnement du développement de certaines entreprises en leur permettant d’avoir des infrastructures alternatives de transmission de leurs données et d’accès à l’Internet.

Faso-tic.net : Qui sont vos clients ?

C’est d’abord les banques. Dans le réseau bancaire, on interconnecte les guichets automatiques des banques, on connecte les agences de banques ; nous sommes installés dans 22 villes du Burkina où nous permettons à des banques de se connecter et d’avoir des données où qu’elles soient. Il y a aussi des institutions internationales qui sont nos clients.
Faso-tic.net : Avez-vous les moyens de satisfaire votre clientèle ?
Nous avons une équipe assez consistante d’ingénieurs ; nous avons des outils, nous avons fait des investissements assez importants. Connecteo, c’est plus de 2,5 milliards d’investissement pour permettre à nos clients d’avoir les services qu’ils ont payés. Nous assurons une continuité de service 24h/24, 7jours/7. Nous nous engageons sur 99% de disponibilité de service. Donc, on peut dire qu’on arrive à satisfaire notre clientèle.

Faso-tic.net : Aucune société ne fonctionne sans problème, dit-on ; quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

Le domaine des télécommunications est en perpétuelle mutation. Les technologies changent, évoluent ; nous sommes donc confrontés à une demande permanente de ressources pour faire nos investissements. C’est donc un besoin permanent de ressources financières. Malheureusement dans nos Etat et plus précisément au Burkina Faso, on n’a pas beaucoup misé sur la formation des ressources humaines sur le plan des télécommunications. Donc la quête des ressources humaines pour donner la qualité du service est un de nos soucis importants. C’est un domaine nouveau et l’Autorité de régulation essaie de mettre en place des canevas pour permettre de travailler dans la légalité. Vous savez qu’on travaille avec des fréquences et il faut les réguler.

Lorsqu’on ne les régule pas, il y aura des interférences. Et là, ça devient comme un grand carrefour sans feu rouge où tout le monde rentre et ça crée des embouteillages. Nous fonctionnons avec des fréquences sécurisées qui ont des licences mais tant que le contrôle n’est pas fait, il y en a qui vont rentrer dans le même type de fréquence et ça peut créer un disfonctionnement de nos appareils et créer la baisse de notre production. C’est l’essentiel des difficultés auxquelles nous faisons face.

Faso-tic.net : Quelles sont les projets à court et long terme de Connecteo ?

Nous voulons densifier la couverture de la ville de Ouagadougou pour que l’Internet soit disponible pour tout le monde. Nous avons aussi pour ambition de nous étendre dans les villes importantes du Burkina comme Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Koudougou, Fada, etc. pour permettre aux clients qui y sont d’avoir accès à Internet. Déjà, par la technologie VSAT, nous couvrons tout le pays. Mais il y a des technologies moins onéreuses pour permettre aux gens d’avoir accès à Internet. C’est par la couverture qu’on peut avoir le maximum de personnes qui puisse avoir la chance d’utiliser Internet, la voie et les données.

Faso-tic.net : En guise de conclusion, quels conseils pouvez-vous donner à vos jeunes frères qui voudraient se lancer dans l’entreprenariat ?

D’abord, ce n’est pas une course de vitesse. Entreprendre c’est vraiment se munir d’outils. Créer une entreprise, ce n’est rien du tout, tout le monde peut le faire. Mais pour les jeunes qui veulent entreprendre, c’est déjà d’avoir un bagage. Même si on n’a pas fait, l’école, il faut avoir des outils pour gérer. Une fois qu’on connait ces outils, il faut avoir la volonté et se fixer le bon objectif. On manque très souvent de patience lorsqu’on se lance dans les affaires. On confond souvent vitesse et précipitation c’est-à-dire qu’on confond chiffre d’affaire et fonds de roulement ou fonds de roulement et bénéfice. Cela fait que ça peut marcher pour la première affaire mais il n’y a plus de deuxième affaire parce qu’on a confondu chiffre d’affaires avec le fonds de roulement et avec le bénéfice et on l’a pris pour faire autre chose. Donc, je dirai que seuls les outils et la formation peuvent permettre de monter et réussir son affaire.

Interview réalisée par Moussa Diallo
www.faso-tic.net