Cybercriminalité : Une nouvelle brigade pour traquer les cyber-arnaqueurs
LEFASO.NET
vendredi 7 août 2020
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Depuis un certain temps, on assiste de plus en plus à des arnaques en ligne via les services de transferts d’argent, notamment Orange Money. Face à la persistance du phénomène, la Police nationale a publié un communiqué relatif à ces cyber-arnaques pour mettre en garde la population. Une pratique qui prend de l’ampleur grâce au développement des technologies de l’information et de la communication et de la naïveté de certaines victimes. Pour mieux comprendre le phénomène, Lefaso.net est allé à la rencontre des services de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC). Une nouvelle unité mixte composée de policiers et de gendarmes pour traquer les différentes infractions en ligne.
Les arnaques en ligne sont devenues un phénomène récurrent au Burkina Faso. Avec la persistance du fléau et les interpellations des populations, les autorités ont décidé de prendre le phénomène à bras-le-corps. L’on note que les cas les plus récurrents sont les arnaques via les services de transfert d’argent, notamment Orange Money, qui a déjà causé aux victimes un préjudice de plus de 70 000 000 F CFA.
C’est au regard de la recrudescence de ces infractions en ligne que les autorités ont jugé bon de mettre en place une brigade qui sera centralisée pour traiter de ces questions. Ainsi, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) a été mise sur pied en janvier 2020 et a commencé ses activités en mai 2020. Il s’agit d’une nouvelle brigade créée pour lutter spécifiquement contre la cybercriminalité dont les arnaques via les services de transfert monétaire. Elle est rattachée au ministère de la Sécurité et à une compétence nationale en matière d’enquêtes sur les infractions liées à l’informatique ou celles commises au moyen des technologies de l’information et de la communication.
66 plaintes en trois mois d’activités
Pour le sous-lieutenant de police Julien Legma, chargé de la collaboration policière à la BCLCC, « en quelques mois d’activités, ce sont plus de 66 plaintes relatives aux cyber-arnaques qui ont été enregistrées  ». A l’entendre, les arnaqueurs abusent de la traditionnelle bonté des Burkinabè pour les arnaquer. « En ce qui concerne ces dossiers, des interpellations ont été faites et des déferrements sont en cours  », rassure Julien Legma sur la suite à donner aux différentes plaintes enregistrées.
Selon la BCLCC, le mode opératoire des cyber-arnaqueurs se résume comme suit :
« Primo : Vous recevez un message Orange Money vous indiquant que vous avez reçu un transfert d’argent. Les secondes qui suivent, vous recevez un appel d’une personne qui affirme s’être trompée de numéro en vous transférant une somme prédestinée à une autre gravement malade et hospitalisée. Il vous sollicite de lui renvoyer ladite somme afin de sauver une vie en danger. Si, par compassion, vous effectuez le transfert, vous videz immédiatement votre compte.
Secundo : Vous recevez un appel d’un individu qui prétend être un agent d’Orange Burkina et qui vous donne votre identité complète afin de gagner votre confiance. Il vous annonce que vous êtes heureux gagnant d’Orange Burkina car votre numéro a été retenu lors d’un tirage qui, en réalité, est organisé chaque année par l’agence Orange Burkina pour récompenser ses clients.
Vous précisant le montant obtenu, il vous invite à vous rendre immédiatement dans la boutique d’Orange la plus proche pour rentrer en possession de votre cadeau tout en maintenant la communication avec lui. Y étant, il demande à parler au gérant et une fois le contact établi, il fait savoir à celui-ci que vous êtes illettré et que vous souhaitez faire un dépôt. Il donne le montant et le numéro du compte.
Et dès que la transaction est effectuée, aucun de ses numéros n’est encore joignable, vous laissant dans le désarroi  ».
En plus de l’escroquerie via les services de transferts d’argent (Orange Money et Mobicash), la BCLCC précise que les infractions les plus récurrentes et passibles de poursuite judiciaire sont légion. Ce sont, entre autres, l’usurpation d’identité, l’incitation à la haine, le chantage à la webcam, les injures publiques, etc.
Au regard de la situation, les autorités policières appellent les citoyens burkinabè à plus de vigilance et approcher les services compétents lorsqu’ils sont victimes. « A ce titre, des campagnes de sensibilisation sont entreprises en collaboration avec les entreprises de téléphonie mobile et à travers des émissions radio et télé  », a souligné Julien Legma tout en précisant les différentes précautions à prendre en cas de cyber-arnaque.
En cas d’appels douteux ou anonymes dont on ignore la provenance, n’obéissez pas aux injonctions. Il est prudent de dire tout simplement à l’appelant de contacter l’agence Orange afin de retirer le montant que vous auriez reçu. Sur le champ, il est déconseillé de se rendre directement dans un service de police ou de gendarmerie afin de déclarer les faits.
Pour plus d’informations, il est possible de contacter la Brigade centrale de lutte contre la cyber-criminalité au 25-35-50-24 ou à l’adresse cybercrime@securite.gov.bf ou en encore sur Facebook @bclcc.bf.
Mamadou ZONGO (stagiaire)
Lefaso.net