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Réseaux sociaux : Les community managers décortiquent les opportunités autour d’un panel

LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé

lundi 18 février 2019

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Pour son baptême du feu, l’Association des community managers du Burkina Faso était dans les locaux de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM), à Ouagadougou, samedi 16 février 2019, pour parler « smartphones et réseaux sociaux comme outils de développement ». C’était au cours d’un panel animé par des mordus des réseaux sociaux et professionnels de la communication et du numérique.


C’est par un brainstorming que les community managers, réunis en association (ACM-BF), ont choisi de se dévoiler au public burkinabè. Un panel sur « Smartphone et réseaux sociaux comme outils de développement », il n’en fallait pas plus pour que l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM) soit prise d’assaut par des étudiants en communication, des chargés de communication d’entreprises et d’institutions et des praticiens de l’écosystème web, samedi dernier. Au-delà du thème abordé, le public a appris d’avantage du métier de community manager.

Un réseau social n’est pas qu’un outil d’exposition de soi et d’ostentation. Il offre plusieurs opportunités. Et les community managers le savent mieux que quiconque. Eux qui ont en charge, le développement et la gestion de la présence d’un individu, d’une entreprise ou d’une institution sur les réseaux sociaux, ces outils dont l’histoire reste peu connue sous nos tropiques.

Dans sa communication, le Dr Cyriaque Paré, fondateur de l’ISCOM, a fait remarquer que les réseaux sociaux sont des plateformes qui offrent à des utilisateurs des outils pour interagir et partager des contenus tels que Facebook (plus d’un million d’utilisateurs depuis avril 2018). Distinction à faire des médias sociaux, terme plus générique, qui sont des plateformes qui facilitent le partage des contenus comme YouTube.

Théorie des six degrés de séparation

Même si son origine est discutable, le concept ne date pas d’Internet, a fait remarquer Dr Paré. Il expliquera que les réseaux sociaux sont fondés sur la théorie des six degrés de séparation ou l’effet du petit monde. Cette théorie est tout simplement « la possibilité que toute personne sur le globe puisse être reliée à n’importe quelle autre au travers d’une chaine de relations individuelles comprenant au plus cinq autres maillons ».

Le panéliste est revenu sur l’apport des réseaux sociaux à la consolidation du débat public grâce à la désintermédiatisation. « Avant, la communication, pour le cas de la télé, était caractérisée par le ‘’un vers tous’’. C’était la communication de masse. Mais aujourd’hui, avec les smartphones, nous sommes dans la logique du ‘’tous vers tous’’ où chacun peut parler à chacun ».

Les quatre révolutions

Pour M. Benoit Lecomte, expert suisse en communication pour le développement, le smartphone, les réseaux sociaux et les applications sont une chance pour l’Afrique rurale, particulièrement pour les femmes et les personnes marginalisées. « Ces technologies vont permettre dans certaines régions de passer d’une culture orale à une culture digitale en sautant l’étape du papier », a-t-il expliqué.

A l’en croire, le smartphone a apporté plusieurs révolutions dans le quotidien des hommes. Et la première concerne l’agrandissement des réseaux physiques par les réseaux virtuels. « Vous avez par exemple une ordonnance de 30 000 F CFA. Vous sollicitez l’aide de dix personnes au sein de votre famille et parmi vos proches. Et voici le problème résolu en 20 minutes. C’est votre réseau. Et si vous avez une ordonnance de 300 000 F, vous envoyez un mail, des messages sur les réseaux sociaux et dans les dix minutes avec votre compte mobile money, vous recevez la somme, parce que vous avez touché 100 voire 1000 personnes ».

La deuxième révolution, selon Benoit Lecomte, concerne le mobile money qui a permis à une importante partie de la population ouest- africaine, déconnectée du circuit économique, d’intégrer la mondialisation financière et d’avoir une banque dans la poche. « On aura tous un poste de santé, un docteur dans sa poche. Google, Facebook et autres investissent des milliards de dollars pour s’approprier ce marché de la santé », a déclaré le panéliste, qui note que le smartphone a notamment révolutionné le secteur de la santé avec la possibilité de faire des échographies à distance ou de prendre la tension artérielle d’un patient.

Enfin, le savoir est la quatrième révolution, selon l’expert en communication pour le développement, en ce sens qu’aujourd’hui chacun a la possibilité d’apprendre seul ou en groupe. « Le savoir ne va plus descendre du haut vers le bas, mais il sera plutôt horizontal. J’ai une amie qui m’a dit qu’elle a appris à cultiver le riz uniquement à partir de Facebook », a relaté Benoit Lecomte.

« Le tout n’est pas d’avoir de bons produits »

Consultante, graphiste et community manager, Dorothée Sib a partagé sa petite expérience des réseaux sociaux qui lui ont permis de faire connaitre les produits de la petite unité de transformation agroalimentaire familiale, et même d’exporter ses produits à l’étranger. « Le tout n’est pas d’avoir de bons produits, mais de pouvoir les faire connaitre et les vendre », a déclaré celle qui s’est formée sur le tas en community management et qui, jusque-là, n’a fait ni spots publicitaires à la télé ou la radio ni campagne publicitaire par affichage, pour séduire la clientèle.

« Nous communiquons uniquement sur les réseaux sociaux et nos produits se vendent bien. Les avantages liés à l’utilisation des réseaux sociaux sont nombreux. Ils permettent de booster les ventes et la visibilité des entreprises, de mesurer l’impact d’une communication », a-t-elle soutenu avant de laisser entendre que les réseaux sociaux sont un véritable adjuvant pour les jeunes désireux d’entreprendre avec peu de moyens.

Le chargé de communication du futur

Pour le président de l’ACM-BF, Éric Ky, le community manager doit constamment se mettre à jour au regard des innovations dans le domaine du numérique. Aussi, il doit avoir une parfaite connaissance du fonctionnement de l’écosystème web, une bonne culture générale, des aptitudes en rédaction web et en graphisme.

Et au regard des lacunes observées dans la communication digitale des institutions de l’Etat (sites non mis à jour, absence de réactivité et d’interaction, etc.) et vu leur rôle stratégique dans la construction de l’image, M. Ky reste convaincu que le community manager, à ne pas confondre avec le web-activiste, sera le chargé de communication du futur.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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