Burkina : Ce qui s’est passé dans le domaine du numérique en 2018
LEFASO.NET | Herman Frédéric Bassolé
jeudi 3 janvier 2019
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L’actualité du numérique a été marquée en 2018 par plusieurs innovations, foras, conférences, ateliers et Hackathons au profit des jeunes talents. Rétrospective.
En 2018, la SONAPOST, créée en 1947, a changé de dénomination pour devenir « La Poste Burkina Faso ». Ce virage a été voulu par les autorités qui ont souhaité renforcer le leadership des services postaux au Burkina. Des innovations comme la plateforme de e-market, la plateforme e-poste-document ont été apportées en attendant les assurances et le financement direct des petites et moyennes entreprises et des particuliers.
Autre fait marquant de l’année écoulée, c’est la tenue de la 2e édition de la Conférences au Faso sur le numérique (COFAN). Ces conférences visent à trouver des solutions idoines qui contribueront à moderniser l’administration, à améliorer la qualité des ressources humaines et à terme, à favoriser le développement économique et social du Burkina. Contrairement à la première édition en 2017, les conférences de l’édition 2018 ont été décentralisées dans les chefs-lieux de régions. Et plusieurs sujets ont été abordés tels que la cryptomonnaie.
Détection des talents
2018 fut également consacrée aux jeunes geeks qui se sont mesurés à plusieurs Hackathons organisés par le ministère du développement de l’économie numérique et des postes, en collaboration avec d’autres départements ministériels (transports, culture, finances) et des incubateurs tels que KEOLID et OUAGA LAB. Il y a eu entre autres, le Concours de détection de jeunes talents en TIC dénommée GENIE TIC, la 5e édition du Hackathon sur le thème « Inventons la collecte des fonds aux entrées urbaines de demain », la 1re session du Hackathon 226 sur le secteur des arts plastiques, etc.
Conférences et partages d’expériences
Sur le plan national, l’actualité a été également marquée par l’organisation à Ouagadougou, les 15 et 16 mars, d’un atelier national de réflexion sur la mise en place d’un Identifiant unique électronique de la personne (IU) au Burkina Faso qui contribuera au processus de sécurisation du territoire. Cet atelier a permis de définir une feuille de route, assortie d’un comité de suivi. Pour la mise en œuvre de cet identifiant unique, un fichier électronique dénommé « Fichier national de l’Etat civil » a été conçu.
Au titre des rencontres de haut niveau, le Burkina a abrité la Conférence africaine sur la régulation et l’économie numérique (CAREN) qui est une initiative de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) consacrée à des réflexions et à des partages d’expériences sur plusieurs thématiques dont les politiques d’attribution de licences, l’interconnexion, le service universel, le partage d’infrastructures, l’identification des abonnés, la protection des consommateurs, etc.
Ouagadougou a également réuni d’éminents experts de la Tunisie, du Benin, du Rwanda, de la Mauritanie, de l’Allemagne à l’occasion de la 4e édition du Séminaire international de formation de formateurs pour la gouvernance de l’internet et des systèmes d’information.
L’audace
Même si 2018 a souri au Burkina Faso avec sa réélection, le 17 aout au sein du Conseil d’administration de l’Union africaine des Télécommunications (UAT), dont il est membre depuis 1999, il faut noter que l’année a été marquée par un échec à l’élection au poste de vice-secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications que visait notre compatriote Brahima Sanou.
Côté infrastructure, les choses avancent lentement mais surement à en croire, la visite de chantier de Mme le ministre, Hadja Ouattara, pour la pose de fibres optiques, rentrant dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase du projet Backbone national des télécommunications. Cette première phase prévoie déployer 2001 km de fibres optiques sur une prévision globale de plus de 10 000 km pour innerver l’ensemble des communes du Burkina Faso.
Perspectives pour 2019
Le secteur du numérique sera marqué en 2019 par la mise en œuvre du Schéma d’aménagement numérique qui permettra à long terme de développer des infrastructures mutualisées et harmonisées entre l’administration publique et le privé. Il est prévu également la construction d’un réseau d’au moins 3500 km de fibre optique d’ici à 2020 et l’opérationnalisation de la structure d’exploitation du réseau Backbone national des télécommunications ainsi que la mise en œuvre d’actions visant à promouvoir l’accès à Internet haut débit et à optimiser la bande passante internationale à travers la construction d’un Point d’atterrissage virtuel à Ouagadougou et d’un point d’échange internet à Bobo Dioulasso.
Le ministère en charge du développement de l’économie numérique compte enfin lancer le programme e-gouvernement en vue de promouvoir l’administration électronique et l’intégration du numérique dans les secteurs de développement socio-économique. L’équipement en matériel informatique de cybersalles et cyberclasses dans sept écoles primaires et sept écoles nationales des enseignants du Primaire (ENEP) grâce à un projet initié par l’UIT, est enfin prévu pour le premier semestre.
2019 s’annonce donc chargé pour les autorités en charge du numérique et les acteurs de l’écosystème tout entier. Le développement du Burkina Faso par le numérique est possible et doit être une exigence et non un luxe.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net