Télévision Canal 3 : Le bras de fer entre employés et employeur continue
jeudi 5 mars 2015
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Les employés de la télévision privée Canal 3 sont en arrêt de travail depuis le 13 février 2015. Et, c’est un black-out total à l’antenne depuis lors. La raison : une procédure de licenciement des grévistes de décembre 2014. Des négociations seraient en cours par personnes interposées. En attendant une issue à cette crise qui n’a que trop duré, les manifestants continuent d’assurer les piquets de grève à l’entrée principale du bâtiment abritant la télévision.
Ces JRI (journalistes reporters d’images) juchés sur leurs motos, parcourant la ville avec leurs caméras, manquent certainement aux Ouagalais. Ils ont disparu de la circulation depuis quelques semaines. Eux, ce sont les journalistes reporters de Canal 3. Après une première grève en fin décembre et début janvier, ils observent encore un arrêt de travail depuis le 13 février dernier.
Après le premier mouvement observé en fin d’année dernière, les grévistes qui demandaient de meilleures conditions de vie et de travail avaient obtenu des promesses d’amélioration. D’ailleurs un comité « de crise » avait été mis en place pour gérer les affaires courantes avant le retour du PDG qui était à Paris au moment du déclenchement de la grève. « On est parti en grève en décembre 2014. On a été joint par le ministre de la communication qui nous avait reçus en son temps. Le PCA de Canal 3, Georges Fadoul qui était à Paris nous a appelés pour nous dire de reprendre les activités de la télé, et d’installer un comité qui va gérer en attendant son arrivée pour entamer les discussions. Faisant confiance au PCA, on a repris le travail, tout en poursuivant les négociations. C’est là que sont venus les licenciements », explique le délégué du personnel, Arnaud Idani.
C’est d’ailleurs celui qui dirigeait le comité « de crise » qui fut le premier à recevoir une notification de son licenciement pour, dit-on, avoir dirigé un comité illégal. Le directeur par intérim devait continuer les licenciements d’autres grévistes. Il avait d’ailleurs fait recours au service d’un huissier de justice pour leur notifier leurs lettres de licenciement. Même si ce dernier n’a pas réussi à remettre ces notifications, les grévistes disent se mettre en tête que les licenciements sont en cours.
La priorité des manifestants actuellement, c’est l’arrêt de la procédure de licenciement. « Si tout de suite, on nous fait savoir que les licenciements sont arrêtés, on monte et on reprend le travail comme si de rien était. En attendant, les piquets tiennent toujours, on est là matin, midi et soir. Le personnel est toujours mobilisé. Ils n’ont pas le choix de toute façon. Chacun tient bon parce que la lutte est loin d’être terminée », précise le délégué du personnel.
Selon des informations qui nous sont parvenues, des négociations se poursuivent. Le gouvernement burkinabè et le syndicat des journalistes s’est saisi de l’affaire Canal 3 afin de trouver une issue favorable. Pendant ce temps, le black-out continue à l’antenne. Les piquets de grève aussi.
Moussa Diallo
Faso-tic.net