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Visite des UACO au site Lefaso.net : Le journalisme en ligne au cœur des échanges

lundi 25 novembre 2013

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A l’occasion de la 9e édition des Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO) qui a débuté le mercredi 20 novembre, une délégation constituée par des professionnels de la communication et des médias s’est rendue, ce vendredi 22 novembre 2013, dans les locaux du portail Lefaso.net, sis à Tampouy. Les échanges entre les visiteurs et les responsables du site ont porté sur le journalisme en ligne au Burkina, le modèle économique et la place des sites d’information dans le paysage médiatique burkinabè et sur la liberté d’expression sur Internet.


La Directrice Générale du site Lefaso.net, Aïcha Ouattara, le Fondateur, Cyriaque Paré, ainsi que les membres de la rédaction étaient très heureux d’accueillir cette délégation des UACO conduite par des acteurs incontournables de la communication et de l’information en Afrique. Parmi eux, Gilbert Lam Kaboré, Directeur des programmes de TV5 Monde Afrique, Issa Constant I. Simporé, Conseiller technique du Ministre de la Communication du Burkina et Ehoumi Guy Constant Olawolé de l’Observatoire de Déontologie et de l’Éthique des Médias (ODEM) au Bénin.

Avant de visiter la rédaction de Faso.net, les représentants des UACO ont échangé avec M. Paré du fonctionnement du portail d’informations générales qu’il a créé en 2003, des difficultés techniques rencontrées et de la liberté d’expression sur Internet.

Changement d’habitudes

Interrogé sur le fonctionnement économique de Faso.net, M. Paré a souligné qu’il était essentiellement financé par la publicité - condition sine qua non d’une information gratuite et accessible à tous. Premier portail d’information du Burkina – sa création remonte à octobre 2003 -, Lefaso.net bénéficie d’une sorte de « prime à l’ancienneté » auprès des annonceurs et du public qui représente 40 000 lecteurs quotidiens. Mis en parallèle avec les chiffres de vente de la presse écrite, ce chiffre traduit bel et bien un changement d’habitudes des Burkinabè en termes de consommation de l’information.

Cette nouvelle donne a également entraîné l’apparition d’une quinzaine d’autres sites en ligne. Pour Docteur Paré, cette concurrence est la bienvenue dans la mesure où elle permet à l’information de se diversifier et de circuler plus rapidement. « Nous reprenons déjà certains contenus de journaux comme Sidwaya et nous nous inscrivons dans une logique d’échange et de partage avec les autres médias », souligne le Fondateur.

Améliorer les performances techniques du site

Concernant l’aspect technique du site, M. Paré souhaite fluidifier les connexions qui, malgré l’achat de serveurs autonomes, pâtissent encore d’une certaine lenteur. Pour ce faire, le lancement d’un site miroir hébergé directement au Burkina Faso – Lefaso.net est présentement hébergé en France – est actuellement à l’étude.

Par ailleurs, des mesures de sécurité ont été prises pour faire face aux attaques pirates que subit le site depuis sa création, il y a dix ans. « Avec Burkinet.com - l’ancêtre du site Lefaso.net lancé dès 1999 -, nous avions déjà eu à faire à ce types d’attaque. C’est quelque chose de récurrent quand on fait de l’information en ligne », déplore Cyriaque Paré.

« Une soif de liberté »

Thème principal des UACO cette année, la démocratie en Afrique passe aussi par la liberté d’expression et la possibilité de débattre pour chacun. Cette gageure trouve son illustration dans le journalisme en ligne, principalement au travers des commentaires laissés par les internautes qui réagissent aux articles publiés.

« Comment laisser les gens dire ce qu’ils veulent dans le respect mutuel ? », interroge le Directeur des programmes de TV5 Monde Afrique, Gilbert Lam Kaboré. Pour Cyriaque Paré, la question se situe plus en amont. En effet, la nécessité pour les internautes d’exprimer des opinions parfois violentes suggère qu’ils n’ont peut-être pas l’occasion de les exprimer ailleurs. Même si la modération est essentielle – seulement un tiers des commentaires sont validés sur le site – ces réactions radicales sont, pour le fondateur de Faso.net, un moyen de se défouler ailleurs que dans la rue. La libération de la parole sur Internet serait-elle donc un gage de paix civile ? « C’est, en tout cas, la preuve que les gens ont soif de liberté », conclut M. Paré.

Du 20 au 23 novembre, les UACO prennent quartier à Ouagadougou pour leur 9e édition. Cette année, les discussions entre les grands acteurs du monde de la communication et de l’information s’articulent autour du thème : « Communication, paix et démocratie en Afrique ».

Sous l’égide du ministère de la Communication, journalistes, politiques, chercheurs et simples citoyens sont invités à mener une réflexion autour du rôle de l’information et des médias, notamment face aux nombreux troubles sociopolitiques et crises post-électorales que subit régulièrement le continent africain.

Pierre Mareczko

Lefaso.net