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Téléphonie mobile : Le portable est-il dangereux pour la santé ?

vendredi 24 juin 2011

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Tel le champignon après la pluie, le téléphone portable n’a pas mis du temps à conquérir les confins de l’Afrique. Outil de communication par excellence, la question de sa dangerosité sur la santé se pose néanmoins depuis qu’il est devenu le premier compagnon de l’homme. En tous les cas, les avis restent partagés, même si pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le téléphone portable "peut être cancérigène".Un débat fort intéressant auquel s’invite Emile Yaogo, un vieux de la vieille bien connu, même au-delà de nos frontières.


Pas de risque avéré

Le 31 mai 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que l’usage du téléphone portable est "peut-être cancérigène" pour l’homme. Elle a estimé que les preuves qui continuent de s’accumuler sont assez fortes pour une classification au niveau 2B, une des cinq classes de produits "peut-être cancérigènes pour l’homme".

Cette classification est fondée sur des études épidémiologiques montrant un risque accru d’apparition d’un type de cancer du cerveau appelé gliome, associé à l’usage du téléphone portable. Cette précaution de langage rendue nécessaire, au regard des intérêts économiques colossaux en jeu et de la population mondiale concernée, est néanmoins une première.

Un rapport de l’ONU estime à 5 milliards le nombre d’abonnés au téléphone mobile dans le monde en janvier 2011. Plus d’un milliard de téléphones portables sont vendus chaque année dans le monde. Cette posture prudente de l’OMS satisfait tout le monde, à en croire les premières réactions des protagonistes.

D’un côté les associations de consommateurs qui, depuis de nombreuses années, crient à la dangerosité du téléphone portable et réclament une action des pouvoirs publics. Ces associations remportent là incontestablement une victoire importante. Surtout que le lien désormais établi entre l’usage du téléphone portable et le cancer sort de la bouche même de l’OMS, un organisme de l’ONU.

De l’autre côté les industriels de la téléphonie mobile – équipementiers et opérateurs – qui redoutaient une mise en cause explicite du téléphone portable s’en tirent plutôt bien. Ils se sont d’ailleurs empressés de modérer l’enthousiasme des associations en relativisant les conclusions de l’OMS car estiment-ils, la liste des produits "peut-être cancérigènes" est déjà très longue.

De plus, ajoutent-ils, le téléphone portable n’est pas aussi dangereux que la cigarette ou l’alcool dont on sait qu’ils sont la cause directe de nombreux cancers. Ils rappellent aussi que suite à l’étude Interphone, l’OMS avait en mai 2010 conclu qu’à ce jour, aucun lien n’a pu être établi entre l’utilisation du téléphone portable et d’éventuels effets néfastes pour la santé.

En rappel, l’étude Interphone initiée en 2000 dans treize pays sur des personnes ayant plus de dix ans d’utilisation du téléphone portable, devait déterminer s’il y a un lien entre l’usage du téléphone portable et l’apparition du cancer du cerveau. Mais l’absence de preuve de l’existence de ce lien ne veut pas dire que ce lien n’existe pas.

Le téléphone portable, objet élitiste à ses débuts, est devenu un produit de masse à la fin des années 90. Des études partisanes ont été conduites par des associations et des compagnies de téléphonie mobile et ont abouti comme on pouvait s’y attendre à des résultats contraires.

Aussi, le financement des études par des intérêts privés ne permet pas d’être serein quant à l’indépendance de leurs auteurs et à l’objectivité des résultats obtenus. Des études complémentaires par des scientifiques indépendants sur une période suffisamment longue pour obtenir le recul nécessaire seront donc nécessaires.

En attendant ces études, faut-il ignorer les nombreux témoignages mettant en cause l’usage du téléphone portable dans l’apparition de certaines pathologies ? Doit-on prendre pour hypocondriaques toutes ces personnes toujours plus nombreuses convaincues que la téléphonie mobile est à l’origine de leurs problèmes de santé ?

Des coïncidences troublantes

Un rappel des faits s’impose. Au centre de la polémique, les ondes radioélectriques émises par les stations-relais de téléphonie mobile et nos téléphones portables. Ces ondes radio rayonnent par nature et pénètrent notre corps quand nous téléphonons ou quand nous nous trouvons à proximité d’une antenne-relais.

Pour les associations de consommateurs et certains scientifiques, ces ondes accroissent les risques de cancer du cerveau en particulier le gliome. Pour les industriels de la téléphonie mobile a contrario, rien ne permet d’établir un lien quelconque entre ces cancers et l’usage du téléphone portable.

Toutes les allégations sur la dangerosité du téléphone portable ne sont certainement pas fondées, mais il n’y a pas de fumée sans feu. On peut légitimement douter que le rayonnement électromagnétique du téléphone portable qui pénètre notre cerveau ne perturbe en rien son fonctionnent. Au contraire des ondes télé, le caractère impulsif des ondes de téléphonie mobile les rend capables de désorganiser les cellules nerveuses.

Des preuves s’accumulent, qui montrent l’apparition fréquente et anormale de maux de tête, des troubles du sommeil, des troubles de la concentration chez des élèves suite à l’implantation d’antennes-relais à proximité de leur établissement.

Face au danger du téléphone portable, les enfants sont les plus exposés du fait que leurs organes sont en développement et donc sensibles aux perturbations de l’environnement. Pour les protéger, des parents d’élèves ont par endroits contraint des opérateurs de téléphone mobile à démonter leurs antennes-relais.

Si les accusations de nocivité sont l’objet de polémiques, tout le monde est aujourd’hui d’accord sur un point : le téléphone portable a fait naître de nouveaux types de comportements humains et porte des challenges auxquels nos sociétés modernes devront faire face.

L’OMS estime que le risque d’accident de la circulation est 3 à 4 fois plus élevé quand nous téléphonons au volant, la conversation captant une partie de notre attention.

Le recyclage des centaines de millions de téléphones portables abandonnés dans la nature pose un réel problème et a un coût environnemental chaque jour plus élevé. Les batteries et les polluants contenus dans ces téléphones viennent s’ajouter au problème non résolu de la pollution par les piles jetées dans la nature.

Il n’y a plus de communication entre les parents et leurs enfants toujours occupés à rédiger des textos sur leur portable.

Pour le bien ou pour le mal le téléphone portable, tout en étant un bel outil de communication, peut être utilisé comme un média de mobilisation populaire comme l’attestent les dernières révolutions arabes.

D’après une étude de l’université de Manchester en Angleterre, un téléphone portable abriterait 500 fois plus de bactéries qu’une cuvette de WC. Les manipulations nombreuses et la chaleur dégagée par la batterie font du téléphone portable un milieu favorable à leur développement.

Le principe de précaution

Entre les dangers supposés du téléphone portable et l’addiction des usagers pour cet outil de communication, les pouvoirs publics ont pris des mesures pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques. La première mesure destinée aux industriels limite la puissance d’émission des antennes-relais.

La deuxième qui s’applique aux fabricants de téléphone portable, fixe une valeur maximum à l’indice DAS (Débit d’absorption spécifique). Cet indice mesure le niveau maximum des ondes radio émises par le téléphone portable. Il faut préférer les appareils ayant un indice DAS bas. Il est fixé à 2 Watts/kg en France et 1,6 Watts/kg aux Etats-Unis et au Canada.

Les fabricants ont depuis 2003 l’obligation de l’indiquer sur l’appareil. Cet indice bien que important n’est pas mis en avant par les vendeurs qui insistent plutôt sur l’esthétique et les accessoires fournis. A titre d’exemple voici quelques indices DAS du marché : iPhone 4 – 1,17W/kg, Samsung Galaxie S – 0,57 Watts/kg, BlackBerry 3G 9330 – 1,28 Watts/kg.

Celui qui a peur a longue vie

En tant qu’usagers du téléphone portable, nous devons appliquer à titre individuel le principe de précaution. Ceci consiste à limiter notre exposition aux ondes électromagnétiques des téléphones portables. Faites du "peut-être cancérigène" de l’OMS une certitude en observant les conseils ci-dessous. Et rappelez-vous d’un proverbe de chez nous : "Celui qui a peur a longue vie".

Ne pas donner de portable à un enfant de moins de 12 ans.

Ne dormez pas avec le téléphone portable sous l’oreiller.

Les Kits oreillettes des téléphones portables sont vivement conseillés.

Limiter la durée des conversations sinon utilisez le téléphone fixe.

En téléphonant changer régulièrement le téléphone d’oreille.

Les textos (SMS) ne vous exposent pas aux ondes électromagnétiques.

Les boucles d’oreilles et les montures métalliques des lunettes peuvent augmenter de 25% le rayonnement absorbé par le cerveau.

Emile Yaogo
RIVER Telecom