Infrastructures numériques : Le G-Cloud bientôt prêt pour favoriser l’autonomie numérique du Burkina
samedi 25 juillet 2020
Le ministre du Développement de l’économie numérique et des Postes, Hadja Fatoumata Sanon, a visité des installations du projet internet G-Cloud, les 23 et 24 juillet 2020. Avant le début de sa tournée dans les villes de Dédougou et Bobo-Dioulasso, le ministre est allé s’enquérir des nouvelles du dispositif général mis en place par le G-Cloud, le 22 juillet, dans les locaux de l’Agence nationale pour la promotion des TIC (ANPTIC).
La première étape de la tournée du ministre a concerné la région de la Boucle du Mouhoun, où Hadja Fatoumata Sanon et sa délégation ont visité les infrastructures du G-Cloud à Dédougou ainsi qu’à Ouarkoye. A Dédougou les sites de la Direction provinciale des impôts du Mouhoun et de l’Hôtel administratif ont reçu la visite du ministre.
A la direction des impôts, le directeur provincial, Souleymane Koussoubé, a salué l’avènement du G-Cloud qui a amélioré drastiquement la connexion internet. « Il n’y a pas non plus de rupture de réseau de façon régulière comme il est de coutume », a-t-il signalé, avant d’ajouter qu’avec le G-Cloud le débit est énorme et le traitement des actes rapide. Les équipes techniques sur place ont aussi révélé que le projet est à même de rivaliser la 4G et même faire mieux.
Après l’escale à Ouarkoye, le ministre est arrivé à Bobo-Dioulasso avec sa délégation. Les sites visités dans cette ville ont été les installations G-Cloud Datacenter I au gouvernorat, les installations du Cloud au Trésor public, à l’Hôtel administratif et le Datacenter II de Bobo situé au Centre de calcul. Là également la ministre reçoit un retour positif du service fourni par le G-Cloud.
« Les premières impressions sont notamment les retours des premiers utilisateurs qui ont témoigné une satisfaction, du fait du passage à l’utilisation de la fibre optique, et cela est très encourageant », s’est réjoui le ministre Hadja Sanon. Elle ajoute que la tournée a été organisée pour constater de visu les réalisations du Cloud et échanger avec les premiers utilisateurs afin de passer au peigne fin le projet, pour voir s’il y a des orientations à donner afin d’avoir une infrastructure optimisée et bien exploitable qui remplisse les objectifs de départ.
Un passage à la fibre optique satisfaisant
« Une composante fibre optique a permis de relier un certain nombre de bâtiments et il y a une grande amélioration avec l’utilisation de cette fibre optique », a expliqué le ministre Hadja Sanon. Selon elle, 101 services sont déjà déployés sur le Cloud à ce jour. Il y a également une plateforme e-learning et l’Université virtuelle y a sa plateforme de Cloud, le Centre de formation professionnelle à Ouagadougou a des cours en ligne et près de 25 000 étudiants exploitent déjà le Cloud. L’Etat a investi énormément de moyens pour disposer d’une telle infrastructure et il appartient aux Burkinabè de l’utiliser parce qu’il est ouvert aussi bien au public qu’au privé, informe le ministre. « Cela y va de notre souveraineté numérique. Aujourd’hui il, n’est plus acceptable de continuer à héberger des données des Burkinabè à l’extérieur. Il n’y a pas de sécurité », a-t-elle averti.
Le ministre se dit satisfait du déploiement de l’infrastructure mais admet qu’il existe toujours des détails très importants à prendre en compte avant la réception officielle du joyau. Un autre pan est de travailler à promouvoir et à communiquer autour du Cloud pour que les destinataires s’approprient cet outil combien important pour le pays, poursuit le ministre. Elle informe qu’auparavant, chaque administration devait se doter de son système informatique. C’est à cet effet que l’Etat a décidé d’avoir un système commun pour tous les services afin d’alléger les coûts et mutualiser les efforts.
Le Cloud : une infrastructure de stockage et de souveraineté numériques
« Le G-Cloud est un projet du gouvernement burkinabè, qui est presque à terme, et nous envisageons bientôt la réception officielle », a déclaré le ministre Hadja Fatoumata Sanon. Elle définit le Cloud comme une infrastructure de stockage national qui offre une souveraineté numérique au pays. Une chose qui, pour elle, est à saluer et encourager vivement. Selon Dié Sanou, directeur général de l’ANPTIC, le projet G-Cloud, qui vise à renforcer la compétitivité numérique du Burkina Faso, porte sur deux volets : le volet infrastructure fibre optique et équipements, et le volet services, regroupant les nœuds Cloud et les services qui y sont hébergés. Le projet a déployé environ 1 070 km de réseau de fibre optique métropolitain et interurbain avec 605 sites raccordés, trois mini-datacenters, huit nœuds Cloud et un centre de supervision réseau. La fibre optique interurbaine, qui est longue de 650 km, lie Ouagadougou à Bobo-Dioulasso en passant par Ouahigouya, Tougan, Dédougou et Ouarkoye ; puis de Bagré dans le Centre-est à Bakwu (frontière du Ghana).
Le coût du projet est d’environ 40 milliards de F CFA, financé par le Fonds danois de développement (DANIDA) à hauteur de 36 milliards de F CFA. « Nous allons travailler afin qu’à la réception officielle toutes les orientations données puissent être prises en compte. Il faut être compétitif pour fournir un service de haute qualité », insiste le ministre. Elle précise que le G-cloud est distribué partout au Burkina Faso. Mais il n’y a pas que le G-Cloud, insiste-t-elle, « il y a aussi le projet BackBone et nous avons tenu à mutualiser les deux projets de sorte à ce qu’il y ait un bon maillage du territoire. Il y a en outre le projet d’appui au développement des TIC qui est un projet satellitaire et sans fil qui vient en complément et avec l’apport des réseaux de téléphonie mobile, le Burkina est suffisamment couvert ».
Etienne Lankoandé
Lefaso.net