TIC et agriculture : Des experts à Ouagadougou pour promouvoir l’utilisation des données géographiques
LEFASO.NET | Par Cryspin Masneang Laoundiki
mercredi 17 avril 2019
Le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) a organisé une conférence régionale sur les données géographiques pour l’eau et l’agriculture, ce mercredi 17 avril 2019 à Ouagadougou. Durant 48 heures, les professionnels de ce domaine vont promouvoir l’utilisation des données géographiques et des techniques modernes pour développer l’agriculture intelligente face au changement climatique.
« Malgré la croissance notable de la production agricole de la région sahélienne et ouest-africaine au cours de ces 30 dernières années, il y a encore près de 40% de la population qui est vulnérable à la malnutrition et à la grande pauvreté », a indiqué le secrétaire exécutif adjoint du Comité permanent inter-États de lutte contre la sècheresse dans le Sahel (CILSS), Ibrahim Lumumba Idi-Issa.
C’est dans ce contexte que les États sahéliens et ouest-africains s’interrogent sur le développement d’une agriculture qui doit être à la fois source de revenus, d’emplois et de recherches, tout en préservant les ressources naturelles. Comment l’innovation peut-elle accompagner le développement de l’agriculture sahélienne et son adaptation au changement climatique, pour répondre aux besoins de la population ?
Selon Ibrahim Lumumba Idi-Issa, la vision du CILSS au service du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, c’est de transformer cette région en terre d’excellence dans la mise en œuvre de politiques de développement durable et d’adaptation au changement climatique.
Ainsi, cette conférence régionale se veut un cadre de promotion de l’utilisation des données géographiques et des techniques modernes pour développer l’agriculture intelligente face au climat, en vue de stimuler l’utilisation généralisée des expériences durables.
« Les TIC sont un levier important… »
Au cours de cette conférence, les experts vont chercher à savoir dans quelle mesure il va falloir concilier les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et le secteur de l’agriculture et de l’eau.
À en croire les responsables du CILSS, l’objectif de cette conférence est de montrer l’opportunité du digital et des geodata (données géographiques) dans l’amélioration des stratégies de production agricole et de gestion de l’eau.
Pour le chargé d’affaires de l’ambassade des Pays-Bas au Burkina, Martin Rusch, les TIC sont un levier important de croissance économique, de création de valeur et de transformation sociale. « Cette conférence est un cadre idéal et propice pour promouvoir l’utilisation des données satellitaires et des technologies modernes afin de développer une agriculture intelligente face au changement climatique », a-t-il signifié.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Alassane Guiré, a rappelé qu’il y a une nécessité pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest de s’inscrire dans une approche intégrée d’agriculture intelligente. « Les TIC doivent servir à améliorer la gestion de la demande récurrente de terres, d’eau et d’autres ressources naturelles. Ces technologies sont de plus en plus accessibles au grand nombre et nous devons nous en approprier », a-t-il affirmé.
Bientôt un système d’information géospatiale
Dans son intervention, Alassané Guiré a annoncé que le processus de certification des semences a été digitalisé, permettant aux producteurs de les avoir en bonne date. Il a également soulevé le cas de la distribution des intrants par des pompes électroniques, qui est en cours. « Très prochainement, le secteur agricole dans notre pays va disposer d’un système d’information géospatiale, dans le cadre de la mise en œuvre du projet E-Burkina. Cet outil va faciliter l’accès aux données du secteur de façon ouverte et répondre à de multiples besoins, grâce à un entrepôt de données », a-t-il déclaré.
Cryspin Masneang Laoundiki
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