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Liberté de la presse dans le monde : Le Burkina gagne six places

mercredi 4 novembre 2009

<img48|left>Dans le rapport 2009 sur la liberté de la presse dans le monde, le Burkina Faso progresse et gagne 6 places, passant du 63e au 57e mondial. Il se rapproche ainsi du peloton de tête africain occupé cette année encore par le Ghana (27e), le Mali (30e), l’Afrique du Sud (33e), la Namibie (35e) ou encore le Cap-Vert (44e) qui s’affichent parmi les cinquante premiers pays les plus respectueux de la liberté de la presse dans le monde.


Voir en ligne : Reporters Sans Frontières

Dans le communiqué de presse publié lors de la sortie du rapport 2009 le 20 octobre dernier, Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF a déclaré que « La liberté de la presse doit être défendue partout dans le monde, avec la même force et la même exigence » car, a-t-il ajouté, « Il est inquiétant de constater que des démocraties européennes comme la France, l’Italie ou la Slovaquie continuent, année après année, de perdre des places dans le classement. L’Europe doit faire preuve d’exemplarité dans le domaine des libertés publiques. Comment dénoncer les violations commises dans le monde si l’on n’est pas irréprochable sur son territoire ?

L’effet Obama, qui a permis aux Etats-Unis de regagner 16 places, ne suffit pas à nous rassurer. Dans le bas du classement, nous sommes particulièrement préoccupés par la situation en Iran. Le pays se rapproche dangereusement du trio infernal pour la liberté de la presse, constitué depuis des années par l’Erythrée, la Corée du Nord et le Turkménistan ».

Pour le cas africain, RSF souligne dans son huitième classement mondial de la liberté de la presse que la Corne de l’Afrique a été la région du continent la plus touchée par les atteintes à la liberté de la presse. L’Erythrée (175e), où aucun média indépendant n’est toléré et où trente journalistes sont emprisonnés, soit autant qu’en Chine ou en Iran, malgré une population infiniment moins nombreuse, se maintient au dernier rang mondial, pour la troisième année de suite. Quant à la Somalie (164e), qui se vide progressivement de ses journalistes, elle est le pays le plus meurtrier du monde pour la presse, avec six professionnels des médias tués entre le 1er janvier et le 4 juillet.

L’année 2009 a confirmé que, dans certains pays africains, la démocratie repose sur des bases solides et que le respect des libertés y est garanti. Dans d’autres pays, en revanche, les crises politiques et l’instabilité ont porté des coups très durs au travail des journalistes et des médias.

A Madagascar (134e) par exemple, qui perd cette année quarante places, les médias ont été pris au piège de l’affrontement entre le président déchu Marc Ravalomanana et le président de la Haute Autorité de transition, Andry Rajoelina. Censures, saccages et désinformation ont été à l’origine de la dégringolade de l’île, où un jeune journaliste a été tué alors qu’il couvrait une manifestation populaire. Au Gabon (129e), le black-out médiatique instauré par les autorités sur l’état de santé d’Omar Bongo avant sa mort et le climat délétère entourant l’élection présidentielle du mois d’août ont sapé le travail de la presse.

Le Congo (116e) enregistre un recul de vingt-quatre places, principalement en raison de la mort encore mystérieuse du journaliste d’opposition Bruno Jacquet Ossébi et du harcèlement subi par plusieurs correspondants de la presse étrangère lors du scrutin présidentiel du 12 juillet. Enfin, si en Guinée (100e) la situation a pu sembler relativement calme au cours de l’année, les événements tragiques du 28 septembre et les menaces explicites adressées actuellement aux journalistes par les militaires nourrissent de vives préoccupations.

Faso-tic.net