10e anniversaire de Faso.net : Des confrères apprécient le chemin parcouru et se prononcent sur l’avenir
lundi 21 octobre 2013
L’on célèbre rarement seul un anniversaire, qui se fête généralement en groupe, en famille ou entre amis. Pour son dixième anniversaire, votre portail d’information, Lefaso.net, est loin de déroger à la règle en associant, le maximum des membres de sa famille (celle de la presse), à travers diverses approches dont la présente qui a consisté à recueillir les avis de certains confrères, responsables pour la plupart dans leurs organes ou rédactions. Leurs propos…
Issouf Saré, Directeur Général de BF1 : « La cadence a été maintenue en 10 ans »
« Dix ans d’existence ! On n’a pas forcement l’impression que les choses sont allées très vite, tellement Lefaso.net a été présent et continue de l’être dans notre quotidien. On a l’impression que c’est un média en ligne qui est là depuis longtemps. Pour nous autres qui avons eu l’occasion d’être à l’extérieur, c’est à partir de là-bas qu’on sent véritablement l’importance de votre média. Moi, personnellement, c’est par le biais du Faso.net que je m’informais. Je puis vous dire le grand bien que cela a pu me faire en termes d’information. Aussi, nous pourrions ajouter qu’en tant que pionnier dans ce secteur d’activité, dix ans d’existence c’est déjà appréciable parce qu’il ne s’agit pas de commencer, il faut pouvoir maintenir la cadence. Et si nous sommes au dixième anniversaire aujourd’hui, c’est que la cadence a été maintenue. Je souhaite pour la suite que Lefaso.net soit un média en ligne d’envergue sous régional. Après dix ans, le challenge ne se résume plus forcément au marché burkinabè. Parce que, au regard de l’expérience du média, au regard de l’expérience de ceux qui l’animent, à commencer par le fondateur Cyriaque Paré et de tous les journalistes de qualité qui s’y trouvent, Lefaso.net se doit d’avoir des ambitions encore plus grande. En ce sens que, aujourd’hui, plus ou moins, le label Faso.net est très bien connu des Burkinabè, a une certaine notoriété sur la place. Donc, il faut pouvoir développer d’autres produits. Je pense à la vidéo, la web-télévision, la web radio qui sont souvent des produits connexes au journal en ligne. Je sais que l’équipe du portail est en train de s’y atteler. En tout cas, c’est vraiment mes souhaits pour Lefaso.net, pour qu’il continue d’être la référence au Burkina Faso et dans la sous- région en matière de média en ligne.
Désiré Sawadogo, Rédacteur en Chef de FasoZine, « L’on ne peut qu’être admiratif pour l’œuvre de pionnier accomplie »
Tout d’abord je voudrais tout d’abord adresser mes vives félicitations à Lefaso.net et lui souhaiter un joyeux anniversaire. Quand on connaît le milieu difficile dans lequel évolue la presse dans son ensemble au Burkina et qu’on imagine tous les efforts déployés pour se maintenir à flot, on ne peut qu’être admiratif pour l’œuvre accomplie par ce pionnier de l’information en ligne du Burkina. Aujourd’hui, Lefaso.net est devenu un site de référence pour les Burkinabè et tous les autres qui s’intéressent à l’actualité du Burkina. C’est aussi la plateforme privilégiée des internautes, qui peuvent s’exprimer et interagir à travers votre puissant forum. Et à ce propos, je crois que vous avez bien choisi le thème pour le d ?bat de ce samedi, parce que les internautes comprendront qu’elle est votre souci au niveau de la régulation de leurs interventions, qui sont parfois passionnées.
Michel Nana, Rédacteur en Chef de Bendré, « Que le portail devienne davantage un miroir du Burkina à l’international »
Lefaso.net a dix ans. C’est d’abord féliciter et encourager les promoteurs du portail, parce qu’il n’est pas facile d’évoluer dans le domaine. Ils ont réussi en tant que pionnier à imposer une certaine marque. Et aujourd’hui Lefaso.net, en quelque sorte, est une visibilité du Burkina Faso à l’extérieur. Les sites que les gens visitent premièrement quand ils sont à l’extérieur, c’est Lefaso.net. Même au niveau national, bon nombre de travailleurs ont développé ce réflexe de toujours se connecter sur le site quand ils arrivent le matin au bureau. Et ceux qui n’ont pas assez de temps pour lire sur-le-champ, n’hésitent pas le plus souvent à copier les articles intéressants sur les bureaux de leurs ordinateurs, attendant le moment propice pour le faire. Cela signifie que Lefaso.net a réussi le pari d’être un portail d’information pour l’ensemble des Burkinabè qui sont à l’intérieur comme à l’extérieur. Pour la suite, je souhaite beaucoup de courage et plus de succès aux animateurs du site. Je voudrais que dans quelques années Lefaso.net se développe plus et qu’il devienne davantage un miroir du pays à l’international, qu’il atteigne, pourquoi pas, la renommée des sites comme Google. Cela impose certainement que les offres soient élargis, que le contenu des articles soit adaptés au besoin des uns et des autres.
Kofi Amétepé, Journaliste au Journal du Jeudi et chercheur en philosophie politique : « Lefaso.net fait bien d’ouvrir des espaces d’expression »
Dix ans après, aujourd’hui, on peut, sans fausse modestie, dire que le portail Lefaso.net a trouvé sa place dans le paysage médiatique burkinabè. Mieux, c’est un site qui permet d’apporter un plus, plus de fenêtres à tous les médias du Burkina, notamment à la presse écrite, qui profite donc de cette fenêtre pour se donner à lire à la diaspora. Ce que je retiens également de plus important dans l’existence, ce sont les fora de discussion. Pour moi, en tant que chercheur en philosophie politique, c’est un nouvel espace qui permet aux électeurs non seulement du site mais aussi des différents journaux, des articles que nous publions nous-mêmes, d’être évalués, d’être critiqués. C’est vrai qu’aujourd’hui nous avons des lecteurs qui ne sont pas toujours courtois, qui ne comprennent pas toutes les règles de la discussion publique ; mais c’est un signe qui montre qu’il y a des espaces d’expression à conquérir. Et Lefaso.net fait bien d’ouvrir cet espace. Egalement, je pense qu’un journal en ligne aujourd’hui est aussi un instrument, un outil de démystification du pouvoir, du pouvoir politique notamment, qui malheureusement dans notre pays est un peu trop centralisé. Les médias publics ne donnent pas suffisamment de parole aux citoyens pour qu’ils s’expriment sur la marche des affaires publiques, mais également sur comment les médias traitent les informations. En ouvrant les fora de discussion, Lefaso.net rend vraiment un service énorme. Maintenant, de nouveaux défis restent aujourd’hui à relever. Lefaso.net montre le Burkina Faso à l’extérieur, mais ça reste un Burkina un trop politique. Il faut que ce site-là puisse aussi ouvrir de nouvelles rubriques sur nos régions, sur les potentialités de nos régions, mais également sur la façon dont nos régions sont gérées. Je veux dire qu’aujourd’hui, il y a la décentralisation. La gouvernance locale reste un chantier très important sur lequel Lefaso.net gagnerait à créer de nouvelles initiatives, qui ne consistent pas seulement, à mon avis, à faire des articles à partir de Ouagadougou, mais à donner la possibilité aussi à des correspondants à l’intérieur des régions de pouvoir donner leurs points de vue, de pouvoir rapporter des expériences et des témoignages de l’intérieur du Burkina sur ce qui marche et sur ce qui ne marche pas ; pour que nous puissions aussi, à partir de la ville, voir ce qui se fait. Parce qu’aujourd’hui, le temps des agences d’information est passé. Mais, nous avons des outils formidables comme le téléphone mobile, sans oublier la possibilité qu’ont plusieurs régions de notre pays d’avoir Internet. Il faut donner l’occasion à ces gens-là de profiter des Technologies de l’information et de la communication pour dire leur mot, pour donner les nouvelles, pour donc profiter de cet enrichissement de l’information dans notre pays.
Lonsani Sanogo, Rédacteur en Chef de L’Indépendant : « Vous faites du bon travail »
Dix ans, ce n’est pas dix jours. C’est un grand exploit d’avoir pu exister pendant dix ans, d’avoir contribué d’une manière pertinente au débat démocratique, à la culture, à l’information du public burkinabè. Vous êtes à encourager et à féliciter. Lefaso.net est un média interactif. Il est vrai que les cibles ne sont pas toujours les mêmes que les médias classiques. Mais, ces derniers temps, avec les médias sociaux et autres, beaucoup de gens vont sur Internet. Donc, beaucoup de gens vont sur votre site. Même moi, je le visite constamment. Vous faites du bon travail. Naturellement, il faut l’améliorer. C’est une règle : tout ce que les Hommes font est perfectible. Pour l’avenir, je pense que vous gagneriez à aller vers la spécialisation au niveau du traitement des informations. Cela vous permettra certainement d’être plus pointu, d’approfondir vos analyses sur les questions politiques notamment et d’offrir davantage une offre informationnelle de qualité.
Mahorou Kanazoé, directeur de la Rédaction du journal Le Quotidien : « Vous avez évolué, mais vous devez améliorer ce qui existe »
C’est un heureux événement pour l’ensemble de la presse. Parce que Lefaso.net est un pionnier dans le domaine des médias en ligne. Il a impulsé une dynamique qui a été suivi par d’autres promoteurs de média en ligne. Le thème du dixième anniversaire, c’est-à-dire les réflexions sur les forums de discussions en ligne, est d’actualité. C’est une problématique nouvelle qui se pose non seulement à vous médias ligne, mais aussi à l’ensemble de la presse qui aujourd’hui utilise abondamment Internet, étant donné que chaque organe de presse a son pendant web. La question de la gestion des forums pose effectivement problème. Il est donc temps de mener la réflexion pour d’abord sensibiliser les internautes sur la nécessité de respecter certaines chartes déontologiques. Je crois que la rigueur observée dans les médias écrits et audiovisuels s’applique aussi dans les médias en ligne. Ce n’est pas parce qu’on a la possibilité de s’abriter derrière un pseudonyme, d’envoyer en un clic des informations qu’il faut croire qu’on peut tout dire. Il est bon aussi que les internautes comprennent la délicatesse du travail. C’est un travail de journaliste comme les autres que celui de gérer les forums. Il faut donc que ce soit une plate-forme qui puisse contribuer à l’évolution de la presse et non pas la rabaisser. Si aujourd’hui il y a une relative liberté dans le domaine, surtout en matière de web ; je crois que c’est de la responsabilité des gérants de ces sites-là de faire justement attention à ne pas outrepasser les règles en matière de presse. Les professionnels savent que c’est un travail délicat, mais les internautes, je crois, ne sont pas toujours conscients de l’importance d’abriter un peu ce qui se dit et ce qu’ils nous envoient. Pour la suite, je vous souhaite le meilleur. Vous avez évolué. Vous étiez une sorte de simple portail qui reprenait un peu les informations publiées dans les autres organes de presse pour aujourd’hui constituer vous-mêmes votre propre rédaction. C’est toujours une bonne chose. Maintenant, il faut toujours améliorer ce qui existe, à travers, peut-être, des grands dossiers, des grands reportages. Ce qui permettra de donner encore plus de consistance au site. Cela nécessite certainement un travail encore plus profond sur le terrain pour monter le visage du Burkina, les bons côtés, comme les mauvais.
Issaka Lingani, Directeur de Publication de L’Opinion, : « Lefaso.net est un élément essentiel de l’information au Burkina mais… »
D’abord joyeux anniversaire à vous ! Dix ans, ça se fête, ça se célèbre. Il est tout à fait de bon ton que vous marquez l’événement par des moments de commémoration et même de partage et avec vos lecteurs et avec ceux qui fournissent l’information puisque vous êtes un portail. Aujourd’hui, Lefaso.net est un élément essentiel dans l’information non seulement sur le Burkina, mais aussi dans l’information des Burkinabè. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. A ce niveau, vous avez déjà une marque, un positionnement que l’ensemble des lecteurs ou en tout cas tous qui cherchent l’information sur le Burkina Faso, connaissent. Mais, l’observation que je voulais faire, je pense qu’il serait temps, après dix ans, que Lefaso.net voie comment est-ce qu’il peut aider ceux qui lui fournissent l’information à exister eux aussi. Il est vrai que vous êtes une vitrine. Par vous nous sommes lus, les journaux sont lus, sont connus. Mais, peut-être, pour nous permettre nous aussi d’avancer, peut-être que ce serait bon que vous voyiez dans quelle mesure, nous pourrions, les uns, les autres, faire en sorte que l’information puisse avoir de la valeur marchande pour que l’un dans l’autre chacun puisse s’en sortir, puisque c’est de ça que nos travailleurs vivent. Il faut donc qu’on aille dans ce sens. Parce que de manière générale, au Burkina Faso, l’information sur le net est gratuit, à tous les niveaux. Cela n’est pas fait pour rationnaliser ou aider même au développement de la presse. C’est un type d’information qui, de mon point de vue, tue la presse. Dans un pays déjà pauvre où la presse a des difficultés pour se faire vendre en support papier, si encore en support numérique c’est gratuit, il ne reste plus qu’à fermer boutique et aller vendre des cacahuètes comme tout le monde.
Propos recueillis par Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net