Accueil > Actualités > Cyber sécurité : « Africtivistes  » construit des boucliers anti menace pour (...)

Cyber sécurité : « Africtivistes  » construit des boucliers anti menace pour les journalistes et activistes burkinabè

mardi 23 janvier 2018

Toutes les versions de cet article : [(1|>{1}|?{' '}) [[({'',})]français{'',}] ]

La Ligue des blogueurs et cyber-activistes africains pour la démocratie, Africtivistes, a débuté ce 22 janvier 2018 àOuagadougou, une formation sur la cyber sécurité. Jusqu’au 26 janvier, ce sont 50 journalistes, acteurs des médias et activistes qui recevront une formation théorique et pratique afin que de s’entourer d’un minimum de sécurité sur la toile.


Des sites internet attaqués, des comptes piratés, des téléphones sur écoute, du matériel retiré, internet coupé, des journalistes traqués ou censurés, des web activistes menacés. Pour sà»r, la révolution digitale tout en bouleversant les méthodes de travail des professionnels de l’information, a aussi créé des menaces.

Le journaliste travaille de plus en plus avec son smartphone ou son ordinateur portable. Ses données numériques sont traitées, stockées et partagées quotidiennement. Sans une politique de sécurité et une certaine compréhension des règles de protection, toute leur production se retrouve exposée au vol ou tout simplement àla destruction. Les web activistes également font les frais des tentatives de restrictions des libertés.

Alors, « Afrique Média Cyber Sécurité  » un programme de formation théorique et pratique en sécurité internet destiné aux journalistes professionnels et aux acteurs des médias de la société civile (blogueurs, journalistes citoyens, cyberactivistes …), a vu le jour pour apporter des boucliers sà»rs aux utilisateurs les plus en vue du net.
Selon Cheickh Fall, président de Africtivistes, il sera question de former les participants sur tout ce qui est cyber sécurité, leur apprendre àprotéger leurs données et àsavoir si leur travail est espionné, leur apprendre àse méfier des menaces et àcomprendre ces menaces, leur apprendre àcontourner la censure quand elle est appliquée.

« Protection des données, la sauvegarde des informations sur ordinateur, la sécurité du réseau internet, de la machine, des smartphones, configuré son téléphone pour qu’il soit plus sécurisé, comment utiliser les réseaux sociaux, naviguer sereinement, faire en sorte que le compte ne soit pas piraté…  », Ce sont autant de thématiques qui seront abordées au cours de ces jours de formation. Il faut apporter des réponses et des solutions àces violations de droit qui sont de plus en récurrentes en Afrique, ont ajouté des organisateurs.

Un exemple

Le Dr Cyriaque Paré, fondateur de Lefaso.net, bien que se présentant comme bénéficiaire de la formation, a été invité àprononcer un mot. Selon lui, c’est un thème qui vient àpoint nommé, tant les problèmes de sécurité et d’atteinte àla liberté sur le net, sont de plus en plus légion au Burkina.

« Le premier site que nous avons créé en 1999, burkinet.com, portail d’information sur le Burkina a vécu et a même connu un certain succès en 2003. Avec la crise ivoirienne, le site a été attaqué plusieurs fois, jusqu’àce que Inoussa Sanfo avec qui je travaillais et àqui cela demandait beaucoup d’efforts de le remettre en ligne chaque fois, décide de l’abandonner. Nous avons réussi àremonter les traces de ceux qui l’ont attaqué, et cela nous a conduit sur des serveurs en Roumanie  », a-t-il partagé, notant ainsi que ce n’est pas un fait nouveau.

Il a multiplié les cas d’exemples de site web attaqués au Burkina, des journalistes persécutés suites àdes publications sur les réseaux sociaux, des web activistes traqués, au Burkina Faso. Mais c’est aux utilisateurs du web de faire attention et d’observer un minium de précaution, a poursuivi Dr Cyriaque Paré.

« L’activité sur le net n’est pas sans risque. La sécurité informatique, c’est 80% de comportement social, 20 % de technologie », a-t-il enseigné, tout en invitant les journalistes et web activistes àéviter de porter le flanc aux plans technologique et comportemental, àrespecter la loi parce que « Internet n’est pas une zone de non droit  » d’où l’exigence ày exercer son droit de manière àêtre irréprochable.
Le projet « Afrique Média Cyber Sécurité  » lancé en Juillet 2017 et exécuté en mémoire de la regrettée Anna Gueye, co-initatrice, vise àinitier et àoutiller les acteurs des médias aux pratiques et aux méthodes de sécurité et de protection numérique. Son objectif principal est de permettre l’accès àInternet sans entraves aux professionnels des médias de l’Afrique de l’Ouest. 10 pays de la sous-région bénéficient de ce programme, qui envisage àla fin toucher 500 personnes. La session du Burkina est la 6e, après celles de la Gambie, de la Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée et du Niger.

A en entendre Cheickh Fall, après avoir subi la révolution industrielle, l’Afrique a une chance d’être actrice de la révolution digitale, et cela passe par la formation àtout ce qui entoure ce domaine.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net