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« Les oubliés de l’Internet  » : Un ouvrage de réflexion pluridisciplinaire sur les ‘’exclus’’ du net

lundi 13 octobre 2014

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« Les oubliés de l’Internet  » a été publié en juillet 2014 chez « Les Etudes Hospitalières  », sous la direction de Anne-Marie Laulan et de Pr Annie Lenoble-Bart. Ce livre de 210 pages traite de l’oubli ou du déni des cultures et langues sur Internet. Il est le fruit d’un travail collaboratif d’une quinzaine de chercheurs (universitaires, gens du terrain, autres spécialistes sur le plan technique et conceptuel) dont Dr Cyriaque Paré, chercheur àl’INSS. Des chercheurs en communication de renommée internationale comme Dominique Wolton, Annie Lenoble-Bart… ont participé àla rédaction de cet ouvrage de réflexion.


L’homme « augmenté » grâce au web 2.0 n’est-il pas, en réalité, un homme appauvri, dépouillé, amputé même de ses capacités millénaires àsurvivre ? C’est la question àlaquelle tente de répondre « Les oubliés de l’Internet  ». D’autant plus qu’ils sont de plus en plus nombreux àpenser que du fait de cette technologie, la mémoire de l’homme n’est plus cultivée, son inventivité n’est plus sollicitée, les informations lui sont délivrées àdomicile, sans démarche ni recherche. Les différents auteurs s’appuient sur : l’abandon des langues, les savoir-faire délaissés, les chemins de la connaissance uniformisés, les minorités réduites au silence… Tout en s’interrogeant, ils apportent également des réponses àcertains questionnements.

Aux origines de l’interrogation ; A l’écoute des institutions ; Internet au quotidien ; Les leçons du terrain. Ce sont làles quatre parties de l’œuvre. Sans oublier la genèse du livre (Annie Lenoble-Bart), une introduction (Anne-Marie Laulan) et une postface (Dominique Wolton).

Des utilisations bénéfiques du net àcondition que…

Cet ouvrage de réflexion pluridisciplinaire attire l’attention sur un fléau concernant les ¾ des habitants de la planète, balisé sous le nom de « fractures  ». Il s’observe au plan économique, individuel et/ou sociétal. Heureusement, le lecteur apprend àtravers cette Å“uvre que le progrès du codage permet de réduire certains de ces inconvénients, qu’il existe des utilisations bénéfiques, « capables d’adopter plus de bien-être et d’équité, moins d’exclusion dans notre monde moderne  ». Mais, encore faut-il que les opinions publiques en soient informées et que les institutions s’en préoccupent davantage.

La célébration des bienfaits du numérique se fait avec une puissance tels que les signes discrets de souffrance ou de désaffection ne sont pas encore perceptible sur la place publique médiatisée. Ce livre, grâce àsa démarche scientifique permet d’approfondir l’investigation. D’où ce souci de faire jouer les sensibilités culturelles, en variant les apports. Ils sont une quinzaine de chercheurs d’horizons divers àparticiper àla rédaction de cet ouvrage. Ainsi, Etienne Damome, homme de radio, Cyriaque Paré, fondateur du portail Lefaso.net, analysent les détours et les détournements de la relation aux différents médias forts éloignés des habitudes occidentales pour l’aspect cognitif et psychologique. Vincent Liquète et Samuel Lepastier dénoncent avec vigueur les méfaits de la toute-puissance attribuée quasi-exclusivement au numérique...

Burkina Faso : leurres et lueurs du net

Connecté àInternet en 1996, le Burkina a mis en place par la suite une ambitieuse politique de promotion des TIC, avec pour objectif de se servir de ces technologies comme un levier de développement économique, social et culturel. Près de deux décennies après, malgré l’élaboration de plusieurs programmes d’appropriation, l’on est encore loin du compte en matière d’accès au plus grand nombre àces nouveaux moyens de communications.

Après avoir passé en revue les grands programmes gouvernementaux annoncés pour aider àl’appropriation des TIC et leurs résultats mitigés, Dr Cyriaque Paré explore quelques initiatives portées par des structures associatives ou privées qui tentent des stratégies de réinsertion dans le cyberespace des populations abandonnées ou de valorisation de contenus oubliés ou négligés. Ces initiatives constituent incontestablement des « lueurs d’espoir sur le net  ».

Même s’il estime que les minorités ne font toujours assez d’efforts pour se faire entendre, Dominique Wolton invite àune régulation par les plus hautes instances internationales qui viendraient seconder et structurer les efforts déployés par les populations les moins favorisées.

Moussa Diallo
Faso-tic.net