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Burkina / Digitalisation du timbre : Des usagers entre satisfaction et questionnements à Ouagadougou

mercredi 10 janvier 2024

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Le ministère de l’Economie, des finances et de la prospective a lancé une plateforme de digitalisation du timbre fiscal dénommée eTimbre le 20 novembre 2023, à Ouagadougou, pour pallier la rupture du timbre physique. Cette plateforme, déployée sur plusieurs sites à Ouagadougou dont le commissariat central, est diversement appréciée par les usagers, en termes d’opérationnalisation. Constat le 9 décembre 2023, aux abords du commissariat central.


Après trois heures de temps (9h à 12h) passées dans les rangs, Gustave Tiendrébéogo, a pu finalement légaliser ses diplômes avec le eTimbre au commissariat central de Ouagadougou. Même si la procédure d’achat en ligne est passée comme une lettre à la poste, l’usager regrette la lenteur du système d’authentification qui ne permet pas, selon lui, d’aller plus vite. « C’est très bien, mais c’est lent » a-t-il laissé entendre avant de nous raconter la mésaventure d’un ami qui a rencontré des difficultés avec l’achat en ligne. « Mon voisin a acheté quatre timbres électroniques. Arrivé à l’authentification, trois sont validés et on lui apprend que l’un n’est pas valable », explique-t-il.

« Le eTimbre, c’est un symbole de souveraineté de notre pays », lance de son côté Armel Zida. L’étudiant en sociologie à l’université Joseph Ki-Zerbo, contrairement à son prédécesseur, n’a pas rencontré de problème pour l’achat en ligne sur la plateforme https://etimbre.dgi.bf/stamp/. En termes de rapidité, il ne trouve rien à redire. Pour lui, le timbre électronique est meilleur.

Kader Sawadogo, lui a pu légaliser ses diplômes mais il pense que cette dématérialisation n’a pas apporté de plus-value par rapport au support physique. Humble Nabari, étudiant en droit à l’université Thomas Sankara, dispose de eTimbres qu’il vend à 300 francs CFA aux usagers. « Si un client arrive, s’il est nouveau, nous lui expliquons l’usage du timbre électronique avant de l’introduire au commissariat pour sa légalisation », confie-t-il. L’avènement du eTimbre pour lui, n’a pas impacté son business. « Nous vendons les deux, les timbres physiques de 500 francs sont toujours avec nous et nous les vendons » a-t-il déclaré, ajoutant qu’il vend plus de 25 timbres par jour. « Et cela, même quand le marché est bizarre et que nous sommes venus en retard », confie-t-il, les bras chargés de timbres fiscaux.

Moustapha Ouédraogo est aussi vendeur de timbres au même lieu. C’est à partir d’un des parkings du commissariat qu’il a organisé son opération de vente. Comme de l’huile sur le feu, il surveille toute personne qui gare au parking avant de l’accoster pour présenter ses timbres. Moustapha Ouédraogo assure qu’il y a de la clientèle. « Pour le moment, je n’ai pas encore eu de problème avec un client » a-t-il conclu, avant de s’empresser d’en accoster un.

La plateforme est déjà déployée dans plusieurs sites pilotes à Ouagadougou, dont les services de la direction générale des impôts, les commissariats de police, les palais de justice, les cabinets d’huissiers, etc. Au lancement de cette plateforme, les acteurs avaient indiqué que le eTimbre doit, entre autres, faciliter le processus d’acquisition ; d’approvisionnement ; de vente et d’utilisation qui était totalement manuel ; résoudre le manque de maîtrise des coûts de gestion ; les coûts supplémentaires pour le stockage et l’absence de mécanisme de vérification/contrôle pour valider l’authenticité des timbres.

Suite à la lenteur et aux problèmes rencontrés par les usagers, nous avons saisi le service des impôts pour plus de compréhension. Cela permettra en même temps de connaître l’état de la mise en œuvre de cet outil digital dans les zones avec une instabilité de la connexion et de répondre aux difficultés énumérées par les usagers.

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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