Femmes et numérique : Les utilisateurs des médias sociaux sont composés à 30% de femmes et 70% d’hommes
lundi 20 mars 2023
A l’occasion de la célébration du 8 mars (journée internationale des droits des femmes), le Haut-commissariat des droits de l"homme des nations unies (HCDH) a organisé une rencontre pour échanger sur le thème choisi en 2023 : « Pour un monde digital inclusif : innovations et technologies pour l’égalité des sexes”. C’était le jeudi 9 mars 2023, à Ouagadougou.
Il s’est agi de réfléchir et d’échanger sur les conditions des femmes au Burkina Faso. Concrètement, les échanges ont porté sur l’impact de l’écart entre les sexes dans le numérique, sur l’élargissement des inégalités économiques, politiques et sociales entre les femmes et les hommes. Puis, la sensibilisation des acteurs sur les moyens de l’usage des nouvelles technologies pour améliorer la situation des femmes. Aussi, de susciter au sein des hommes et femmes de médias un engagement réel en faveur des droits des femmes et la promotion de l’égalité des sexes.
Enfin, d’encourager la création des initiatives qui visent à protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces numériques et à s’attaquer à la violence basée sur le genre en ligne et hors ligne. Les conférenciers ont donné l’état des lieux de l’utilisation du digital chez les femmes et les hommes au Burkina Faso.
Selon Burkina Kiosque Digital (14 février 2023), le Burkina qui disposait de la 2e meilleure connexion internet fixe haut débit en Afrique enregistrait : 4,96 millions d’utilisateurs internet, en légère hausse de 2,6% par rapport à l’année dernière. En outre, le pays compte 2,05 millions d’utilisations des médias sociaux, en baisse de -1o0 mille utilisateurs par rapport à l’année dernière.
Cette baisse est marquée essentiellement sur les plateformes du Groupe Meta. Côté genre, les utilisateurs des médias sociaux sont composés à 30% de femmes et 70% d’hommes. En ce qui concerne le monde des médias, selon une étude de l’Union européenne, les femmes signent moins dans les rédactions que leurs confrères. Elles représentent 19% des sources d’articles (Virginie Ramey, 2019).
Inverser la balance par des recommandations
C’est fort de ce constat que les participants et les conférenciers ont proposé des suggestions afin d’inverser la tendance. Il s’agit entre autres de : Définir une politique de formation et d’accès des femmes et des jeunes filles au numérique. Aussi, d’encourager, de motiver et accompagner les jeunes filles à embrasser les filières scientifiques et informatiques. Également, de former les femmes à un bon usage des plateformes en ligne. De mettre en place une stratégie de développement de contenus locaux répondant aux besoins des femmes. « Nous avons parlé de l’accès des femmes aux technologies de l’information et de la communication et également de leur autonomisation à travers elles. Les femmes représentent plus de la moitié de la population au Burkina Faso. Malheureusement, elles sont sous représentées dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Et pourtant, c’est une opportunité qui pourrait les aider à avoir une autonomie financière », a souligné l’une des conférencières, Rasmata Compaoré.
Issouf Ouattara est étudiant à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC). Pour lui, « Il fallait en parler parce qu’aujourd’hui pour développer son activité, il est important d’utiliser les outils du numérique. Pour parvenir à l’émancipation de la femme, ces outils peuvent être un moyen efficace. Ils permettent à la femme de pouvoir s’exprimer », a-t-il affirmé. En rappel, la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW-67) stipule : « L’innovation, le changement technologique et l’éducation à l’ère du numérique pour réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ».
SB
Lefaso.net