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Média : La Convention collective se fait attendre

mercredi 27 janvier 2010

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Question à deux sous : Quel est le revenu mensuel d’un journaliste professionnel exerçant au Burkina ? Un an 19 jours après la ratification de la Convention collective des journalistes, document qui règle les rapports entre les employeurs et les salariés des entreprises de presse, la condition du journaliste du Faso n’a pas évolué et ce n’est pas la faute aux autorités gouvernementales.


Même si les patrons de presse n’ignorent pas que l’entrée en vigueur de cet accord signifie qu’ils vont devoir casser la tirelire (une hausse de la masse salariale de l’ordre de 40% est à prévoir, dit-on), ils applaudissent des deux mains. « Je suis absolument pour l’adoption d’une convention collective (...). Cela fera du journaliste quelqu’un qu’on respectera, car il est trop marginalisé au Burkina Faso ! On le prend comme un petit commis, alors que c’est quelqu’un qui éduque toute une Nation », jubile le directeur d’une radio de la capitale.

« Tout le monde est d’accord sur le principe de l’application d’une convention collective, car c’est une nécessité pour l’assainissement de la profession » renchérit un autre, en faisant cependant remarquer « qu’il faut évoluer en tenant compte des réalités du pays. »

Dans le principe, tout le monde est donc d’accord. Mais sur le terrain de la mise en application, qu’est-ce que ça coince !

« Aujourd’hui je n’ai pas une preuve qu’un organe de presse applique la Convention collective », s’indigne Justin Coulibaly, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’Information et de la Culture (Synatic). Pour Justin Coulibaly, ce retard dans l’application est imputable aux travailleurs des différents organes de presse. Et d’expliquer qu’au lendemain du paraphe des documents, le Synatic a initié une tournée d’explication auprès des employés des différents organes. « Sauf les employés d’un des plus grands quotidiens du Burkina qui nous ont contactés pour les aider à mettre leur organisation en place. Mais jusqu’à présent, ce n’est pas encore chose faite », précise le secrétaire général du Synatic.

Indifférence des principaux bénéficiaires ? Pas si sûr. Certains d’entre eux veulent bien voir la convention appliquée, mais pas au prix de scier la branche sur laquelle ils sont assis. « Ils auraient peut être dû se préoccuper de la santé financière des organes de presse avant de penser à faire signer le document », tente ainsi d’expliquer un jeune journaliste.

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