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TIC : un colloque de formation de formateurs sur la gouvernance de l’Internet

mercredi 29 août 2018

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La 4e édition du séminaire de formation des formateurs sur la gouvernance de l’Internet et des systèmes d’information se déroule du 27 au 31 août 2018, à Ouagadougou. Ce séminaire, qui vise à créer une masse critique d’experts avertis des questions de gouvernance de l’Internet, est placé sous le patronage du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, et le parrainage du ministre du Développement de l’économie numérique et des Postes, Hadja Ouattara.


« Le numérique est arrivé très rapidement. Il change tous les secteurs de la vie tous les jours et avec des technologies sans cesse innovées, renouvelées ». C’est le constat fait par Pierre Ouédraogo, président par intérim de « Initiative TIC et citoyenneté (ITICC) », par ailleurs directeur général de « Technologie et services pour l’innovation (TSI) ».

Cette situation, à l’en croire, pose d’énormes défis aux pays francophones qui peinent à les relever facilement, en partie, à cause de la barrière de la langue. En effet, la plupart des contenus numériques sont en anglais.

C’est dans le but de permettre aux experts de s’approprier tous les concepts de la gouvernance de l’Internet dans leurs langues d’origine que l’ITICC a jugé nécessaire d’organiser ce séminaire de formation à leur endroit. Il réunit, six jours durant, des décideurs intervenant dans la formulation des politiques en matière de développement de l’économie numérique ainsi que des techniciens du domaine. Ces derniers sont appelés à répéter la formation dans leurs pays respectifs.

Les participants au séminaire bénéficient de l’expertise de sommités internationales venues de la France, d’Allemagne, du Rwanda, de la Tunisie et de la Côte d’Ivoire. Parmi elles, Pierre Bonis, directeur général de l’Association française pour le nommage internet en coopération ; Pr Zouari Belhassem de Sup-Com Tunisie, une grande figure au niveau de la cyber-sécurité et Serge Polisi de Rwandaonline.

« Nous avons commencé par des rappels historiques de comment l’Internet est arrivé ; comment il s’est développé. Par la suite, nous abordons les institutions spécialisées qui gouvernent actuellement l’Internet au niveau mondial, à savoir l’Internet society, l’Union internationale des télécommunications, le Registre régional africain (…). Ensuite, nous allons plus en profondeur au niveau national avec les noms des domaines qui sont basés sur les codes ISO des pays. Ici au Burkina Faso, c’est le .bf », a expliqué Pierre Ouédraogo.

Internet, une technologie qui se veut inclusive, ouverte et participative

Les « apprenants » seront également instruits sur la gestion des ressources critiques que sont les noms et les adresses ; parce que sur Internet, il faut une identité. Et tous les objets qui sont là, doivent avoir une adresse ; qu’elle soit par nom ou par numéro. Les questions de sécurité, notamment la cyber-sécurité, l’équilibre qu’il faut entre les libertés et la sécurité, les centres d’alerte, seront aussi abordés au cours de cette session de formation. De même que les aspects purement économiques.

Comment créer des environnements favorables à l’innovation et au développement de l’économie numérique ? Comment peut-on s’organiser au niveau national pour avoir une vision et comment la mettre en œuvre ? Ce sont autant de préoccupations que les formateurs vont essayer d’apporter des éléments d’éclairage.

L’innovation majeure de l’édition 2018 se rapporte à l’organisation d’une formation en ligne avant le début du séminaire proprement dit. En initiant une telle activité, les organisateurs ont voulu motiver « les stagiaires » à s’auto-initier, de manière à ce que, lorsqu’ils viennent pour la formation, ils puissent en tirer profit au maximum, notamment en posant des questions et en échangeant.

« Cette démarche est aussi intéressante pour l’après-formation, parce qu’ils auront acquis la capacité de prendre des ressources sur internet pour former », a indiqué le président par intérim de ITICC, qui nourrit l’espoir de voir les bénéficiaires de ce séminaire devenir de futurs grands experts du numérique africain, d’ici à cinq, dix ans. Pour l’instant, les participants ont été invités à mettre leurs connaissances au service de leur peuple, de leur communauté, car « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (citation célèbre de François Rabelais).

En rappel, l’initiative de l’ONG est appuyée par des partenaires tels que l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), le ministère de l’Économie numérique, la primature. Au niveau international, elle est soutenue, entre autres, par l’Organisation internationale de la francophonie à travers la Direction de la francophonie économique et numérique et Internet society.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net