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Le cloud computing : L’informatique comme l’électricité ou l’eau que nous consommons

jeudi 29 décembre 2016

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Le cloud computing, ou simplement le cloud, n’est pas un effet de mode comme on en rencontre de temps à autre dans l’histoire de l’informatique. C’est une rupture de pensée qui va modifier en profondeur notre relation avec les nouvelles technologies. Désormais les ordinateurs, les logiciels et les équipements réseau ne sont plus des produits que nous achetons. Ce sont des services que nous louons et dont nous nous séparons quand nous n’en avons plus besoin.


Avec le cloud, l’informatique devient un service payant comme l’électricité ou l’eau. Nous nous abonnons et nous payons ce que nous avons consommé. Le cloud est parfois appelé informatique dans les nuages. La raison est que nous avons coutume de représenter l’Internet par un nuage dans les schémas et que l’infrastructure informatique du cloud est délocalisée dans l’Internet.

Qu’est-ce que le Cloud ?

Le cloud computing est une infrastructure informatique dans laquelle la puissance de calcul et le stockage de données sont fournis par des ordinateurs distants, répartis dans le monde entier et auxquels les usagers accèdent via une liaison Internet sécurisée. L’ordinateur familial ou de bureau, la tablette et le smartphone deviennent ainsi des terminaux qui permettent d’utiliser les logiciels et les données hébergés sur ces ordinateurs distants. Le cloud se caractérise par sa souplesse. Il permet aux utilisateurs de consommer la puissance de calcul et l’espace de stockage dont ils ont réellement besoin.

Pour le grand public, le cloud computing se résume souvent à stocker des contenus personnels (photos, vidéos, documents,….) dans des espaces de stockage tels que DropBox, Microsoft OneDrive, Apple iCloud ou Google Cloud. Contenus auxquels ils accèdent par Internet en utilisant des logiciels installés dans le cloud comme Office Online ou Google G Suite.

Le cloud permet aux utilisateurs de disposer d’une puissance informatique à laquelle ils ne pouvaient prétendre s’ils y devaient en faire l’acquisition eux-mêmes. En prenant l’exemple du cloud de Facebook, les utilisateurs y postent chaque jour 300 millions de photos et on estime à 100 000 les ordinateurs qui animent l’infrastructure cloud du géant américain.

Quant aux entreprises, le cloud est synonyme d’économies. Elles n’ont plus besoin d’engager des dépenses coûteuses d’acquisition des ordinateurs dont elles ont besoin. Elles les louent à des fournisseurs de cloud qui les adaptent à leurs besoins de puissance de calcul et de stockage.

Les caractéristiques du cloud

Tous les acteurs de l’informatique se réclament du cloud ; ce qui crée une confusion quant à la qualification d’un service de cloud. A quoi reconnait-on donc un cloud ?
1. C’est un service à la demande. Un service qu’on achète juste le temps dont on a en besoin.
2. L’accès aux ressources se fait par le réseau Internet.
3. Les ressources sont mutualisées, partagées entre les clients du fournisseur de cloud. Elles ne sont dédiées à personne en particulier.
4. Les ressources sont flexibles, adaptables à chaque client selon ses besoins.
5. Le service est mesurable donc on ne paie que ce qu’on a consommé, comme on le fait pour sa consommation d’électricité.

Les avantages du cloud

Le cloud présente deux gros avantages. Premièrement, l’usager n’effectue aucune dépense pour l’achat et le déploiement des ordinateurs auxquels il a accès. Il bénéficie ainsi des services d’ordinateurs puissants qu’il ne peut souvent pas acheter et minimise ainsi les risques financiers liés à leur acquisition. Pour les entreprises, le cloud permet de transformer des dépenses d’investissement en dépenses d’exploitation. Deuxièmement, le cloud permet à l’usager d’optimiser ses dépenses. Il ne paie que la puissance de calcul et l’espace de stockage qu’il a réellement consommés.

Les services du cloud computing

On distingue plusieurs types de service cloud destinés, selon le cas, aux entreprises ou aux particuliers :

Le SaaS (Software as a Service)
Que l’on peut traduire par ‘Utilisation d’un logiciel comme d’un service’
Vous n’achetez pas le logiciel et vous ne l’installez pas sur votre ordinateur. Vous le louez et vous l’utilisez à distance via Internet. Pour ce type de service, les applications sont fournies sous forme de services clé en main auxquels les utilisateurs se connectent via des logiciels dédiés ou un navigateur Internet. Pour ce service destiné au grand public nous avons par exemple les messageries électroniques de type Gmail, Yahoo, des suites bureautiques comme Office 365 ou Google Apps.

L’ IaaS (Infrastructure as a Service, en anglais)
Traduit par ‘Utilisation d’une infrastructure comme d’un service’.
Vous n’achetez pas le matériel – ordinateurs, équipements réseau - dont vous avez besoin, vous le louez. Le matériel loué reste chez le fournisseur de cloud. Il vous revient d’installer à distance tous les logiciels dont vous avez besoin à savoir le système d’exploitation (Windows, linux), les logiciels de base de données, de messagerie email ou vos applications métier.
Les entreprises sont les premiers clients de l’ Iaas parce qu’elles y trouvent beaucoup d’avantages. L’IaaS leur permet de disposer en permanence d’ordinateurs de dernière génération et très rapidement. Du fait que les équipements d’infrastructure restent chez le fournisseur de cloud, elles font des économies substantielles sur le local informatique, l’électricité, la climatisation et la facture télécom.

Le PaaS (Platform as a Service)  :
Que nous traduirons par ‘Utilisation d’une plateforme comme d’un service’.
Dans ce modèle de cloud, vous louez au fournisseur de cloud une plateforme opérationnelle clé en main avec le matériel et tous les logiciels préalablement installés. Ce service est destiné aux développeurs d’applications qui disposent ainsi d’un environnement complet et peu onéreux.

Les modèles de déploiement

Selon que l’on est particulier ou entreprise, les contraintes d’usage et de sécurité sont différentes. Cela se traduit par plusieurs modèles de déploiement de cloud : clouds privé, public, communautaire et gouvernemental.

Dans un cloud privé, l’ensemble des ressources est affecté à une entreprise ou organisation.
Dans le public, les ressources sont à la disposition du grand public.
Dans celui communautaire, plusieurs entreprises se partagent les ressources.

Le G-Cloud (Government Cloud) ou cloud gouvernemental n’est pas un modèle de cloud en soi. C’est une initiative gouvernementale visant à favoriser l’adoption du cloud par les services gouvernementaux. Cela se traduit par exemple par la construction de grandes artères de transmission par fibre optique indispensables pour un accès fluide à Internet. Rappelons-nous que les ressources du cloud sont distantes et donc seulement accessibles par le réseau.

La sécurité du cloud

Confier ses biens à autrui pose la question de la confiance. Vos documents, vos photos, vos vidéos ne sont pas stockés sur un ordinateur identifié dans le cloud mais dispersés dans les centres informatiques de votre fournisseur de cloud dans le monde. Comment s’assurer de la confidentialité de vos documents, qu’une personne non autorisée ne va les consulter ? Comment s’assurer de leur intégrité, que personne ne va les modifier à votre insu ?

En octobre 2014 des pirates ont attaqué le cloud de DropBox en emportant au passage les mots de passe de 7 millions de clients. Munis des mots de passe ils ont dérobé les données client, les ont indexées par les moteurs de recherche et les ont ainsi rendues publiques.

Le mouvement irréversible vers le cloud est lancé avec beaucoup de promesses : économie, simplicité et performance. Avec cependant un point de vigilance, la sécurité.

Emile Yaogo
RIVER
Intégration systèmes et réseaux