Les professionnels des TIC exigent un examen sérieux de leur plateforme revendicative
mercredi 27 avril 2016
Les informaticiens du Burkina étaient en sit-in les 25 et 26 avril 2016 devant leur ministère de tutelle. Une manifestation organisée par le Syndicat national des professionnels des TIC (SYNPTIC) pour réclamer la satisfaction de leur plateforme revendicative. S’ils ne trouvent pas satisfaction, ils menacent de durcir la lutte. Le secrétaire général du ministère du développement de l’économie numérique et des postes, lui, invitent au dialogue. Il rassure que des discussions sont prévues avant la fin de la semaine avec des représentants des autres départements ministériels concernés par les points de revendications.
<img437|left>Ils étaient plusieurs dizaines voire des centaines à avoir abandonné bureaux et salles informatiques pour se rendre dans la cour du ministre du développement de l’économie numérique et des postes (MDENP). Là, ils ont ‘’troqué’’ordinateurs et autres outils informatiques contre des sifflets, des vouvouzelas, des pancartes et autres banderoles pour se faire entendre par leur ministre de tutelle.
« Depuis 2014, nous avons déposé notre plateforme revendicative. Mais, à chaque fois, le MDENP dit qu’il n’a pas le temps ous’il nous reçoit, il n’y a pas de perspective de résolution de nos problèmes. C’est pourquoi, l’Assemblée générale a donné quitus au bureau d’organiser un sit-in », explique Salfo Ilboudo, secrétaire général du SYNPTIC. Et, dès le premier jour du sit-in, le secrétaire général du ministère a reçu une délégation des manifestants.Mais ils estiment que rien de concret n’a été proposé.
<img439|left>Le secrétaire général, lui, souhaite que les discussions soient approfondies afin de permettre de trouver des solutions durables, d’où la nécessité de dialoguer dans la sérénité. « Hier, pendant leur sit-in, nous les avons reçus pour leur indiquer une fois de plus notre démarche et le souhait que nous puissions nous asseoir ensemble et examiner froidement l’ensemble des points de revendications et de propositions pour nous permettre de voir comment apporter des solutions », a confié Casimir Kaboré qui a été installé dans ses fonctions de secrétaire général en début du mois d’avril. Mais, il dit avoir déjà rencontré les membres du SYNPTIC le 14 avril dernier pour prendre contact, mais aussi pour comprendre mieux les différents points de leur plateforme revendicative.
Des points non négociables
Tout en se disant favorable au dialogue, le SYNPTIC estime que rien n’a bougé depuis 2014 pour l’ensemble des points de revendications. C’est pourquoi Salfo Ilboudo et ses camarades pensent qu’il faut changer la stratégie de lutte. Leur plateforme revendicative comprend onze points. Mais, il précise que quatre points sont non négociables. Il s’agit du rétablissement, de l’augmentation et du rappel de l’indemnité spéciale d’informaticien à compter de janvier 2014, période où ils ont perdu cette indemnité ; de la création d’une grille indiciaire pour tous les informaticiens de l’administration publique et leur rattachement au MDENP ; de la revalorisation du diplôme d’ingénieur de travaux informatiques en catégorie A2.
<img438|left>« Voici un pays où à diplôme égal, les gens ne sont classés dans la même catégorie. L’ingénieur de travaux informatiques est classé en A3 actuellement pendant que l’ingénieur en travaux statistiques est classé en A2. On ne peut pas comprendre ce qui fait que deux diplômes avec les mêmes dénominations sont classés différemment », s’indigne Salfo Ilboudo.
Les manifestants soutiennent avoir trop attendu et veut désormais passer à la vitesse supérieure dans la lutte. « Si le MDENP ne donne pas des propositions claires, nous allons passer à la vitesse supérieure. Nous appelons l’ensemble des informaticiens à se mobiliser pour défendre leur corps parce que nous savons qu’au Burkina seule la lutte paye. Ça fait trois ans qu’on essaie de négocier avec l’administration qui ne cherche pas à comprendre. Nous appelons tous les informaticiens à adhérer à la lutte et à respecter le mot d’ordre que le bureau viendrait à lancer à partir de la semaine prochaine », lance le secrétaire général du SYNPTIC.
Des concertations entre les ministères concernés dès ce mercredi ?
Le traitement de la plupart des points de revendications requiert une concertation conjointe entre le ministère en charge des TIC, le ministère de l’économie et des finances et le ministère de la fonction publique.Et, apparemment, la concertation est déjà en marche. « Nous avons envoyé aujourd’hui même une correspondance aux ministères concernés de sorte à ce qu’ils désignent des représentants pour nous permettre d’engager des concertations dès demain mercredi. Ce qui nous permettra d’entamer les travaux et d’examiner dans les détails et voir ce qui est possible d’engager dès maintenant par rapports à ces éléments de leur plateforme revendicative », annonce le Casimir Kaboré, secrétaire général du MDENP.
En tout les cas, il se dit ouvert au dialogue, y compris par téléphone ou par correspondance. Car, assure-t-il, « A notre niveau, nous n’avons pas du tout l’intention de faire un tiraillement. J’ai même souhaité qu’on puisse éventuellement rester dans le calme pour pouvoir réfléchir aux solutions à apporter aux différents points de revendications plutôt que d’aller dans une confrontation où on trouve des solutions approximatives ».
Moussa Diallo
Lefaso.net