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HackFrancophonie : Des participants croient en l’ouverture des données publiques en Afrique

mercredi 24 février 2016

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A l’issue de l’atelier sur les données ouvertes à Paris, des participants n’ont pas manqué de réagir à l’importance de cette nouvelle démarche de bonne gouvernance dans les pays africains.

Lalaicha Maiga, juriste et membre de la communauté Open Streep Map

Je représente la communauté OSN à ce HackFrancophone sur l’utilisation des données de la cartographie. Nous essayons dans la communauté de faire la collecte des données pour les mettre sur la carte. J’apprécie très positivement la tenue de cet atelier qui est très important. Il nous a permis de rencontrer d’autres personnes qui travaillent sur des projets d’open data et de consolider les liens. Mais surtout de voir comment ces données qui existent peuvent être utilisées par les populations. Et comment le gouvernement peut travailler avec la société civile pour avoir un impact positif sur les communautés. C’est un atelier qui permet d’aller au-delà d’open data, parce qu’il permet de prendre en compte ces données et travailler sur des projets concrets une fois de retour au pays.

Mohamed Diaby, tech-entrepreneur/ Côte d’Ivoire

Open data est juste le terme anglophone pour désigner les données ouvertes, autrement dit des données publiques, compilées par des acteurs de l’autorité publique ou privée ou des organisations, qui sont rendues disponibles pour tout le monde et qui peuvent en faire un usage professionnel. Ces deux journées ont permis de confronter des acteurs de deux univers : européen qui a déjà une vraie démarche d’Open data depuis plusieurs années et africain qui découvre les principales initiatives. Je pense qu’ils ont tout intérêt à s’approprier ces données ouvertes dans des logiques de bonne gouvernance participative, d’accès à l’information, de lutte contre la corruption. Comme à tous les hackaton, ce sont des échanges et l’idée est de réunir des compétences diverses. On apprend les uns des autres. L’idée n’est pas de dire : je suis le meilleur et j’ai le meilleur projet. C’est plutôt : j’ai une idée et quelles sont les compétences qui peuvent m’accompagner dans la réalisation de l’idée. C’est un formidable espace d’échange et on espère en avoir d’autres dans le courant de l’année. Je crois aux données ouvertes. Aujourd’hui en Afrique, on ne se base pas sur les faits, plutôt sur des impressions, des émotions. Les données, c’est différent. On a des chiffres et on a un regard sur la gestion de la société qui est beaucoup plus pragmatique et efficace.

Zeynabou Sy N’Diaye, sociologue, gestionnaire de projet, activiste

Il faut reconnaitre qu’aujourd’hui les données sont au centre de nos activités. Nous sommes des activistes et nous nous devons de travailler avec des données. Ouvrir donc ces données permet aux citoyens pour lesquels nous nous battons, de comprendre au mieux les actions des gouvernants qu’ils ont votés. Cet atelier sur Open data m’a encore montré l’importance des données. Reste, à les avoir, de façon inclusive, ouverte, libre et transparente pour être utilisables par tous.

Cheick Fall, chef de projet web, développeur/ bloggeur initiateur d’africtiviste

C’est le moment de créer de vraies synergies, de vrais réseaux entre l’Europe et l’Afrique mais aussi entre africains par rapport à l’ouverture de données. Je pense également que c’est le moment de faire de la sensibilisation et du plaidoyer auprès de nos autorités pour leur faire comprendre tous les enjeux qui tournent autour de ces données publiques. Nous sommes à une ère où tout est information, pourtant, élastique. Si nous ne la produisions pas et l’exploiter, nous n’allons pas pouvoir en tirer des bénéfices. En Afrique il nous faut aller d’abord vers la production, ensuite l’exploitation et la mise à disposition. Et c’est tout le challenge qui nous revient, nous bloggeurs, activistes, membres de la société civile.

Smockey, artiste chanteur et membre fondateur du Balai Citoyen

C’est une opportunité de plus pour les citoyens que nous sommes, de pouvoir effectivement renforcer le contrôle citoyen. Nous avons là une information qui n’est pas toujours ouverte, qui est pourtant disponible, mais pas organisée pour la mettre à la disposition des populations. Théoriquement c’a l’air de rien, mais ces 48 heures de l’atelier ont permis de comprendre l’utilité de l’ouverture de données.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Lefaso.net