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Lucienne Adissa Toé/Guingani, journaliste : « La femme doit éviter d’enter par la petite porte »

jeudi 30 décembre 2010

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Grande de taille, au teint clair naturel et toujours souriante, elle a embrasé le journalisme depuis 2004. Après quatre ans hors du Burkina Faso, pour des raisons familiales, elle y est revenue et a réintégré son poste àla Radio télévision du Burkina de l’Ouest. Elle a été nommée récemment rédactrice en chef de la RTB2. Cette dame au grand coeur, est Adissa Lucienne Toé, mariée et mère de deux enfants.


Adissa Lucienne Toé/Guingani a été nommée chef de section information et reportage (c’est-à-dire rédactrice en chef) de la radio télévision du Burkina 2, mise en route le 14 octobre dernier. Une télévision de proximité au profit du grand Ouest de notre pays pour un plein épanouissement des populations, mais aussi pour booster le développement économique et social.

Après son baccalauréat en 1999, elle s’inscrit en faculté des Lettres modernes àl’Université de Ouagadougou. Lucienne parvient jusqu’àla maitrise qu’elle obtient avec succès. Elle continue avec des études en communication institutionnelle sanctionnées par un DUT. Femme battante, travailleuse et studieuse, elle dispensait déjàdes cours de français au Lycée privé Newton Descartes, au lycée Saint Christophe et au lycée Sainte Collette àOuagadougou, au titre de vacataire. Joignant de temps àautre les deux bouts, la " red-chef de la RTB2" suivait des cours àcourte durée de communication participative de développement (CPD) et de la publication assistée par l’ordinateur (PAO). Se faisant de l’espoir, Lucienne fut admise àla Fonction publique par le biais du concours d’entrée au Centre de formation professionnelle de l’information (CFPI), l’actuel Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC).

Elle sort de cette école en tant que journaliste reporter et est affectée àla radio Canal Arc-en-ciel de la capitale branche FM de la Radio nationale. Après une année de service, les circonstances du mariage l’amènent àprendre une disponibilité de quatre (4) ans afin de pouvoir suivre son époux au Niger. Touchée par le " virus " de la communication, au Niger, Lucienne ne baissera pas les bras. Informée d’un avis de recrutement d’un chargé de communication pour le Comité Inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), sans trop tergiverser, Lucienne participe au concours et le réussit. Elle devient alors la chargée de communication du projet de lutte anti « acridien ».

La fin de la disponibilité avançait àgrands pas et « fort heureusement », l’époux d’Adissa a été réaffecté au Burkina Faso, notamment àBobo-Dioulasso. Elle va démissionner de son poste au Niger et réintégrer celui du Burkina àla " radio de Bobo ".

Difficultés

En tant que femme, Mme Toé déclare qu’il y a beaucoup de défis àrelever dans ce métier. " Parce qu’il faut toujours donner le meilleur de soi-même ", soutient-elle. Le journaliste aspire chaque fois àl’idéal qui n’est d’ailleurs pas évident. Pour elle, la femme journaliste doit se faire valoriser par ses capacités professionnelles. Une autre difficulté, pour Lucienne, c’est la conciliation du foyer avec le métier. La femme au foyer a sans doute des obligations, alors que le journalisme est un métier qui demande beaucoup de liberté. " Il n’y a pas une heure de travail, pas de jours fériés, ni de jour de fêtes ; il faut seulement répondre àl’obligation professionnelle, même lorsque ton enfant est malade ", déplore-t-elle. Ce qui est très douloureux. Pour une telle situation, elle estime qu’il faut la bonne collaboration du conjoint et même de toute la famille. Certes, la vie est un choix, et le choix de la "red chef " s’est porté sur le journalisme.

Elle l’a aimé parce que c’est un métier qui donne l’opportunité de s’exprimer, d’informer, de sensibiliser et surtout d’éduquer les populations. Une sorte de contribution àl’édification de la nation.

La femme, àson avis

De l’avis de Mme Toé, née Guingani, une femme est celle qui arrive àgarder sa dignité. C’est celle làaussi, qui se fait valoriser par ses capacités intrinsèques. Il y a tellement d’apriori àl’égard de la femme. Raison pour laquelle, elle doit arriver àse positionner par ses mérites et ses compétences. Elle est aussi, celle làqui ne cherche pas àrentrer par la " petite porte ".

Son meilleur souvenir est la première fois qu’elle a tendu le micro lors d’un reportage. "C’était àune rencontre des femmes députés àOuagadougou en 2004 alors qu elle était élève journaliste", confie-t-elle.
Son coup de cœur est de mériter la confiance qu’on lui a placée en la nommant rédactrice en chef de la RTB2. " Je veux donner le meilleur de moi-même pour le développement de cette toute première chaine de télévision déconcentré ", a souhaité Lucienne. Elle appelle les femmes às’affirmer quelque soit la situation mais surtout d’éviter les entrées de la petite porte.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso