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Régulation : Le CSC auditionne le journal L’Indépendant, suite à la saisine de la Fondation 2IE

mardi 6 juillet 2010

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Le Conseil supérieur de la communication a auditionné le 18 juin 2010, le journal « l’Indépendant », dans la salle du Conseil, sous la direction du Conseiller Joseph Kahoun, président de la commission chargée de la liberté de presse, de l’éthique, de la déontologie et du suivi des normes publicitaires.


Cette audition fait suite à la saisine du CSC en date du 11 mai 2010 par le Cabinet SAGNON-ZAGRE, Conseil de la Fondation 2IE pour une série d’articles jugés « diffamants », « injurieux » et « mensongers » aussi bien à l’égard de la Fondation 2IE qu’à l’égard de son Directeur Général, Paul GINIES. Il s’agit des articles contenus dans les numéros suivants : 862 du 16 mars 2010, 863 du 23 mars 2010, 865 du 6 avril 2010, 866 du 13 avril 2010, 868 du 27 avril 2010 et 869 du 4 mai 2010.

Dans une démarche pédagogique, le Conseil qui était en possession d’informations vérifiées, a reproché au journal l’Indépendant et au journaliste, auteur des écrits, le caractère mensonger et diffamatoire des allégations imputées à la Fondation 2IE et à son Directeur Général et a conclu à la violation des dispositions du code de l’information notamment les articles 106 et 109.

L’information selon laquelle la Fondation 2IE serait « coutumière des licenciements abusifs » et aurait, à ce titre, perdu son procès contre son ex-directeur des études en est une illustration, dans la mesure où le jugement n°174 du 30 juin 2009 rendu par le Tribunal de travail de Ouagadougou en atteste le contraire. Le licenciement de l’ex-directeur des études a été jugé légal, ce qui a justifié la perte du procès, en premier ressort, par celui-ci.

Outre cette allégation imputée injustement à la Fondation 2IE, plusieurs autres ont été jugées erronées par le Conseil. Il s’agit notamment de l’information concernant le non respect de la procédure de délivrance du titre de Docteur honoris causa au Président du Faso par la Fondation 2IE à l’égard de l’Université de Ouagadougou, détenteur des palmes académiques au Burkina Faso. D’où l’absence, selon le journal d’une délégation de l’Université à la cérémonie de délivrance dudit titre. Le Conseil a reproché à l’Indépendant l’exploitation d’une source unique en matière de traitement de l’information dans la mesure où il pouvait s’assurer de la présence effective de la délégation de l’Université par d’autres sources.

Il en est de même des informations faisant état d’une double nationalité du Directeur général de ladite Fondation, de la destination des postes laissés vacants par les deux travailleurs licenciés par la Fondation 2IE, et de l’embauche de la fille du Directeur Général par la Fondation 2IE.
En considération des difficultés auxquelles le journaliste était confronté en matière de production de preuves en rapport avec les faits suscités, le Conseil a, conformément à sa philosophie de rétablissement de l’équilibre dans le traitement de l’information, prodigué des conseils au journaliste et formulé des recommandations à l’endroit de l’organe de presse.
Le Conseil, tout en saluant l’option du journaliste pour un journalisme d’investigation, a cependant déploré le manque de professionnalisme de ce dernier. La liberté de presse n’est pas synonyme de publication de fausses informations. La publication d’informations erronées contribue à ternir l’image du journaliste et de son organe et peut entrainer des poursuites judiciaires préjudiciables au journal.

En réponse, le représentant de l’organe a salué la démarche adoptée par le Conseil, reconnu les insuffisances et promis de prendre en compte les préoccupations soulevées dans le cadre de cette audition.
Aussi, le Conseil a-t-il estimé, au regard des faits constatés, que le journaliste, auteur de l’article, doit faire montre de perspicacité dans l’exploitation d’une information donnée par une « source unique », en cherchant à approfondir ses investigations. En vue de renforcer les capacités de ses journalistes, dans l’exercice de la profession, il a été recommandé à l’organe de prévoir une formation adaptée à cet effet, afin de leur éviter les manquements aux textes en matière d’information de l’opinion.

En conclusion le Conseil a décidé d’adresser une lettre d’observation au journal l’Indépendant tout en saluant l’initiative de la Fondation 2IE qui a choisi de saisir le CSC plutôt que la voie judiciaire.

Céline Somda
DCRP / CSC