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Liberté de la presse : Du rôle des médias en période d’effervescence politique

mercredi 28 mai 2014

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Le Burkina, à l’instar du monde entier, a célébré ce 03 mai 2014 la journée mondiale de la liberté de la presse. Dans notre pays, le thème choisi était : « rôle des médias dans les situations d’effervescence politique : cas du Burkina Faso ! ». Lancement du prix de la meilleure journaliste de l’année, appel à la libération de journalistes et bloggueurs éthiopiens, panel autour du thème… ce sont là les activités retenues pour la célébration de cette journée. C’est la salle de conférence des archives nationales qui a servi de cadre à cet effet.


Tout commence par cet appel à la libération des 17 journalistes et bloggueurs éthiopiens emprisonnés actuellement. Une manière pour les hommes de médias burkinabè d’exprimer leur solidarité avec ces confrères « injustement emprisonnés ». Puis, c’est le lancement du prix de la meilleure journaliste burkinabè de l’année. C’est la lauréate de l’édition précédente, Sophie Ouattara, qui a donné les conditions de participation et la date limite du dépôt des candidatures. Elle précise au passage être encore en course pour conserver son trophée. L’on retiendra que ce sont les œuvres publiées ou diffusées entre le 3 mai 2013 et le 3 mai 2014 qui sont concernées, aussi bien en radio, en presse écrite qu’en télévision. Les genres concernés sont : le reportage, l’interview et l’enquête. La date limite de dépôt des œuvres au Centre national de presse Norbert Zongo est fixée au 30 septembre 2014.

Enfin, le panel débute dans une salle de conférence pleine. Les journalistes de tous les âges ont fait le déplacement. Trois panélistes pour tenir en haleine les participants : Touwendenda Zongo, directeur de publication de Mutations (qui a dû remplacer au pied levé le patron de l’Observateur Paalga), Justin Tiono du Conseil supérieur de la communication et le Pr Mahamadé Sawadogo du Manifeste des intellectuels pour la liberté. La modération était assurée par le président de l’Observatoire burkinabè des médias (OBM), Jean-Baptiste Ilboudo. De ces communications, l’on retiendra que « quelle que soit la période (normale ou particulière), les règles de la profession demeurent les mêmes ». A savoir que les médias sont tenus par l’obligation d’objectivité, le respect des règles d’éthique et de responsabilité. Aussi, note-t-on, que lors des périodes d’effervescence politique comme c’est le cas au Burkina en ce moment « le danger (pour le journaliste) vient de l’instrumentalisation des prises de position liées aux sensibilités politiques ». Qu’à cela ne tienne, on attend des médias, pas la neutralité, mais « la prise de position en faveur de l’intérêt général contre l’intérêt privé par un engagement voulu et non un engagement subi, pour le progrès social », a soutenu le Pr Mahamadé Sawadogo. Egalement, il est demandé aux journalistes de rester sereins quelle que soit la période.

Le thème retenu par l’UNESCO cette année pour la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse est : « La liberté des médias pour un avenir meilleur : contribuer à l’agenda de développement post-2015 ». Au Burkina, pour coller davantage à l’actualité, cette journée a été célébrée sous le thème : « rôle des médias dans les situations d’effervescence politique : cas du Burkina Faso ! ». La presse burkinabè évolue aujourd’hui dans un contexte socio-politique complexe, caractérisé par des luttes de conservation du pouvoir par les uns, le désir d’alternance ou d’alternative pour les autres. A cela s’ajoutent les luttes citoyennes pour plus de pain et de liberté.

De l’objectif de cette journée

Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale de l’UNESCO depuis 1991. Cette journée symbolique permet d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse. Si actuellement 17 journalistes et bloggueurs sont détenus en Ethiopie, au cours de l’année 2013, ce sont 65 journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier, à travers le monde. En ce moment, dans une dizaine de pays, des publications sont censurées, condamnées, suspendues ou tout simplement interdit de parution. Pendant ce temps, des journalistes, des rédacteurs en chef et autres éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou tués.

Le 3 mai sert donc de « rappel aux gouvernants sur la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la presse, de moment de réflexion pour les médias professionnels sur les questions relatives à la liberté de la presse et à la déontologie, de soutien pour les médias qui font l’objet de restrictions ou dont la liberté d’expression est muselée », comme l’a précisé le président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo, Justin Coulibaly. Faut-il le rappeler, c’est le Centre de presse Norbert Zongo qui a initié les activités commémoratives de cette journée au Burkina.

« La journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession », a rappelé Justin Coulibaly.

Moussa Diallo

Faso-tic.net