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Qu’est ce qui fait courir les géants de l’informatique vers les télécoms ?

jeudi 28 juillet 2011

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ominé depuis plus de 100 ans par les opérateurs et les équipementiers, le secteur des télécommunications subit depuis quelques années l’assaut des géants de l’informatique. Un véritable choc de titans !

Pourquoi cette industrie et pas une autre ?

D’abord parce que le secteur des télécommunications affiche des chiffres qui donnent le vertige :

1000 milliards : c’est le revenu en euros (€) généré par les services de télécommunication en 2010, selon l’institut IDATE. Le secteur informatique pèse deux fois moins.
5,3 milliards : c’est, selon l’Union Internationale des Télécommunications (ITU), le nombre de lignes mobiles activées dans le monde en 2010. Le parc informatique mondial est estimé à 1,3 milliards.
17,7 milliards : c’est le nombre d’applications mobiles qui devraient être téléchargées dans le monde en 2011, contre 8,2 milliards en 2010, selon le cabinet Gartner.
750 millions : c’est le nombre de lignes fixes rien que dans une partie de l’Europe, des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et aux Etats-Unis.

Avec ces chiffres, on peut aisément comprendre l’intérêt des acteurs du monde informatique pour les services de télécommunication. Ensuite, les technologies utilisées dans les télécommunications, sont de plus en plus héritées de l’informatique. Les technologies VoIP (Voix sur IP ou voix par Internet), avec à sa tête le très célèbre protocole de communication SIP (Session Initiation Protocol) permet aujourd’hui de faire transiter la voix sur un réseau informatique comme Internet, initialement prévu pour les données, avec une qualité de son HD. Les PABX (autocommutateurs téléphoniques classiques) sont tour à tour remplacés par des « softswitch » ou IPBX (autocom logiciel IP) et les communications ne sont plus acheminées par des liaisons T0 ou T2, mais par des liaisons IP appelées « trunk SIP ».

Les smartphones, que nous utilisons maintenant, au quotidien, ressemblent plus à des ordinateurs qu’aux téléphones des années 2000. D’ailleurs, on retrouve les mêmes applications que sur son ordinateur voire plus.

Enfin, le monde dispose aujourd’hui d’un réseau de réseaux, sans centre névralgique, accessible de partout et économique : Internet. Ce réseau unique permet d’échanger des données…et de la voix, offrant ainsi le chaînon indispensable pour pénétrer le marché des télécoms.

Vous comprenez maintenant, pourquoi les « Big Three » de l’informatique outre atlantique, à savoir Apple avec son célèbre iPhone, Google avec son application « révolutionnaire », GoogleVoice (déjà déployée aux USA et très attendue en Europe pour fin 2011) et Microsoft avec l’emblématique Skype, que le géant informatique a acquis pour la coquette somme de 8,5 milliards de dollars le 10 mai 2011, parient gros sur les services de télécommunications, quitte à froisser leurs partenaires opérateurs d’aujourd’hui.

En France, c’est Capgemini, la première SSII du pays, qui ouvre le bal en s’emparant de l’opérateur télécom Prosodie, spécialisée dans les solutions de téléphonie par Internet et centres de contacts multicanaux, pour 382 millions d’euros le 14 juin dernier. A qui le tour ?

Ainsi le terme « télécoms » viendrait-il à disparaître peu à peu, au profit de « Technologies Numériques de Communication (TNC) », un terme hérité de l’informatique ?

Ce qui est certain, c’est que, dans l’avenir, il faudra composer avec ces nouveaux acteurs sur le marché des télécommunications, …pardon des TNC.

L’auteur :
Amadou SONDE est Président-fondateur de Doonya Technologies, une société spécialisée dans les technologies de télécommunication innovantes et expert ToIP/VoIP. www.doonya.fr
Email : asonde@doonya.eu