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Sécurité des systèmes d’information au Burkina : CLUSI-BF, une association contre la cybercriminalité

lundi 20 octobre 2008

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Le Club de la sécurité des systèmes d’information du Burkina Faso (CLUSI-BF), une association qui s’érige contre la cybercriminalité a lancé ses activités, le jeudi 16 octobre 2008 à Ouagadougou. La cérémonie était placée sous le haut patronage du ministre de la Défense, Yéro Boly et sous le parrainage de Gaspard Ouédraogo, PDG de la BIB.


Le XVIIIe siècle a été l’ère de la révolution industrielle, le XXIe est sans conteste celle des Technologies de l’information et de la communication (TIC), avec Internet comme élément phare. En effet, Internet permet aujourd’hui, à des millions de personnes, d’avoir accès à de multiples informations. Formidable outil de développement pour le Burkina Faso, le cyberespace apparaît cependant comme le vecteur d’une nouvelle forme de délinquance connue sous le nom de "cybercriminalité". Les activités criminelles par voie d’internet concernent aussi bien la fraude et la falsification informatique que l’escroquerie, les fausses cartes de paiement, la diffusion de contenus illicites et le piratage.

"Face à cette situation et compte tenu des enjeux, il est tout à fait naturel que des professionnels avisés s’associent au sein d’une structure comme le Club de la sécurité des systèmes d’information du Burkina Faso (CLUSI-BF) qui sera un cadre de mutualisation de connaissances et d’expériences, pour faciliter les échanges contribuant ainsi à une meilleure protection du patrimoine informationnel de notre pays", a expliqué le président du CLUSI-BF, le colonel Mamadi Aouba. La cérémonie du 16 octobre 2008 vise, selon les fondateurs du CLUSI-BF, à lancer officiellement les activités de cette jeune association créée en avril 2007 et à informer le public sur les dangers des multiples formes de courriels que les Burkinabè reçoivent chaque jour dans leurs boîtes électroniques. Mais, ce sont surtout les acteurs économiques qui sont les cibles privilégiées de la cybercriminalité. Des opérateurs économiques ont souvent subi des pertes financières à cause de ces pratiques.

Ce n’est donc pas un hasard si le CLUSI-BF a choisi le PDG de la Banque internationale du Burkina (BIB), Gaspard Ouédraogo comme parrain de la cérémonie, car son institution est exposée quotidiennement à ce qu’il convient d’appeler la cyberescroquerie. C’est à travers des faits réels qui se sont déroulés au Burkina Faso, que Gaspard Ouédraogo a démontré la situation difficile dans laquelle se retrouve les institutions financières à l’ère des TIC. Selon lui, il y a cinq années de cela, la BIB a arrêté 15 delinquants ressortissants de la zone CEDEAO qui avaient escroqué plus de 30 000 dollars. "Tous les prétextes sont bons pour appâter les gens. Les escrocs envoient des messages dans lesquels ils affirment être détenteurs de plusieurs millions et ont un besoin urgent d’un compte bancaire pour les placer moyennant un certain pourcentage pour le propriétaire du compte.

Lorsque vous mordez à l’hameçon, ils vous vident presque tout votre argent", a affirmé Gaspard Ouédraogo. Il a surtout regretté l’absence de loi contre la cyberescroquerie dans les dispositions du droit positif. "Les 15 personnes arrêtées et déferrées à la MACO ont été libérées quelques semaines après", a-t-il déploré. Sur ce point, le ministre de la Défense, Yéro Boly qui a patronné la cérémonie, a rassuré tout le monde. Car le Burkina Faso, en prenant comme modèle la convention de Budapest de 2001 sur la cybercriminalité, est en train de mettre en place un cadre légal pour lutter contre le risque que les réseaux informatiques et l’information électronique soient utilisés pour commettre des infractions pénales. "Les pratiques délictueuses sur la toile sont légion et multiformes et peuvent déstabiliser l’économie entière d’un pays", a averti le ministre de la Défense.

L’Etat et ses démembrements ne pourront réussir la lutte contre ce phénomène que si tous les utilisateurs du cyberespace l’accompagnent. C’est pourquoi tous ont salué l’initiative du CLUSI-BF qui ambitionne atténuer sinon d’effacer les effets pervers de la toile par le biais de programmes de sensibilisation et de formation. A cet effet, un atelier sur le thème "Comment lutter efficacement contre les spams", a été organisé après la cérémonie à l’intention du public. Le club entend rendre public dans les prochains jours, un plan d’action qui ira de 2009 à 2010. En attendant, peut être membre du CLUSI-BF, toute personne physique ou morale qui manifeste un intérêt pour la sécurité des systèmes d’information.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya