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Convention collective des journalistes : De maigres résultats, trois ans après

lundi 7 mai 2012

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Trois ans déjà que la convention collective des journalistes du Burkina a été signée entre les syndicats professionnels des travailleurs de l’information et de la communication et les associations des patrons de presse. C’était le 06 janvier 2009 à la salle de conférence du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale. Mais, jusque là, son application concrète par les organes de presse connaît des résultats très mitigés.


En marge de la journée internationale de la liberté de la presse, le réseau d’initiatives de journalistes (RIJ) a organisé le 04 mai 2012 une conférence publique autour du thème : « l’application de la convention collective dans les organes de presse privés : état des lieux et perspectives ». La conférence a été animée par Fatimata Ouédraogo, chargée de mission au CSC. C’est le CSC qui a servi de facilitateur dans les négociations. Le document a été signé le 06 janvier 2009. Mme Ouédraogo a d’abord expliqué le contenu de la convention collective aux journalistes présents. Passant à la situation de mise en œuvre, elle reconnait que les résultats maigres, même si on n’est pas à la « case zéro ». Une situation imputable à plusieurs facteurs.

Les patrons de presse rencontreraient des difficultés d’ordre financier et n’ont pas reçu un accompagnement conséquent de la part du gouvernement notamment en ce qui concerne les mesures de défiscalisation du matériel de travail. Les journalistes et leurs syndicats n’ont pas suffisamment fait de pression aussi bien sur les patrons de presse que sur l’Etat. L’Etat quand à lui n’a appliqué les mesures de défiscalisation qu’en 2010. Alors, la responsabilité de la mise en œuvre peu satisfaisante est partagée, à entendre Mme Fatimata Ouédraogo.

Néanmoins elle relativise. « Malgré les difficultés rencontrées au niveau des organes de presse, il y a quand même eu des tentatives de mise en œuvre de certaines dispositions de la convention », soutient-elle. « Même si on n’a pas encore atteint l’application de la grille salariale dans son entièreté telle qu’inscrite dans la convention collective, il y a des efforts qui ont été faits », ajoute-t-elle. En attendant l’effectivité des mesures d’accompagnement imputables au gouvernement, seulement, sur environ la centaine d’organes de presse privés commerciaux concernés, seulement deux sont assez avancés dans l’application du contenu du document, selon la conférencière qui n’a pas voulu citer ces deux « bons élèves ».

En termes de perspectives, elle a encouragé les patrons de presse à multiplier les initiatives de mobilisation de fonds en attendant les mesures d’accompagnement promises par l’Etat. Le conseil supérieur de la communication, quant à lui, entend inscrire la formation des journalistes dans son agenda même si cela ne figure pas dans sa lettre de mission. Ce, pour suppléer le manque de budget de formation au niveau des organes de presse. Des négociations se poursuivent avec des structures telles que l’ONEA, la SONABEL, l’ARCEP… pour des partenariats avec les organes de presse. En attendant, les résultats sont bien maigres en ce qui concerne l’application du contenu de la convention collective, ont reconnu les participants.

Moussa Diallo

Faso-tic.net