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Internet haut débit : Bientôt 307 km de fibre optique pour désenclaver une dizaine de communes du Burkina

lundi 17 octobre 2016

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Le ministère du développement de l’économie numérique et des postes a procédé au lancement des travaux de construction de la liaison à fibre optique Ouagadougou-Paga-Frontière du Ghana + la bretelle Manga-Bagré pôle, soit une distance de 307 km. La cérémonie officielle s’est déroulée, le 14 octobre 2016, à Manga, dans la région du Centre-Sud, sous la présidence du premier ministre, Paul Kaba Thiéba. Le délai de réalisation de l’infrastructure est de six mois.

Le taux de pénétration d’Internet au Burkina est inférieur à 1%. La réalisation de ce projet permettra donc d’améliorer sensiblement la disponibilité d’Internet dans plusieurs localités du Burkina. Ce réseau fibre optique dont les travaux viennent d’être lancés permettra de desservir en haut débit, dix communes en plus de la capitale Ouagadougou. Il s’agit de : Koubri, Kombissiri, Toécé, Nobéré, Pô, Guiba, Gogo, Gon-Boussougou et Bagré.

Faut-il le rappeler, ce « projet s’inscrit dans une vision plus large qui est la mise en place d’une épine dorsale de la couverture entière de notre pays en fibre optique, le « Backbone national fibre optique » dont la réalisation permettra de satisfaire les besoins en infrastructures de base de télécommunication des 45 provinces du Burkina, avec une longueur de 5 443 km de câble optique », a souligné le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba. Il permettra ainsi de doter le Burkina de l’infrastructure de base au développement des TIC, à l’accroissement de la productivité et de la compétitivité de notre économie.

Les objectifs du projet

Ce réseau s’étendra sur une distance d’environ 307 km de tranchées et s’inscrit dans le cadre du projet régional d’infrastructures de communication de l’Afrique de l’Ouest (PRICAO-BF). Avec un coût estimé à 4,8 milliards de francs CFA, il vise principalement trois objectifs stratégiques à savoir : accroitre la portée géographique des réseaux à large bande ; baisser le coût de la bande passante internationale au Burkina ; améliorer la qualité de la connectivité régionale et internationale. Dans sa mise en œuvre, le PRICAO-BF comprend trois composantes que sont : l’amélioration de la connectivité ; la création d’un environnement favorable aux TIC ; l’appui à la mise en œuvre dont le renforcement de capacités.

Actuellement, notre pays dispose d’une capacité de connexion Internet d’environ 6 Gb/s environ, ce qui demeure très insuffisant relativement aux besoins de l’économie nationale. « La bande passante disponible de la fibre optique qui sera posée est de 1600 Gigabits par seconde et après ce projet, il est prévu dans un premier temps, l’acquisition de 3 Gb/s en capacité de bande passante internationale », a précisé le chef du gouvernement.

Six mois pour réaliser les travaux

C’est l’entreprise Huawei internationale qui est chargée de l’exécution des travaux de construction de la liaison à fibre optique Ouaga-Pô-Paga avec une bretelle Manga-Bagré pôle. Le cabinet Sofrecom se charge du suivi-contrôle. Le premier ministre burkinabè a invité ces deux entreprises à « mettre en œuvre avec rigueur toutes les diligences nécessaires pour exécuter le contrat avec la qualité requise et dans les délais prévus, soit six mois hors saison de pluie ». Message bien reçu, si l’on s’en tient aux propos de Loïse Tamalgo, directeur pays de Huawei technologies Burkina Faso SA qui a assuré le premier ministre, en ces termes : « Notre société s’engage à investir toute son expertise nécessaire pour la bonne exécution de ce projet afin de vous donner une entière satisfaction. Nous ne ménagerons aucun effort pour travailler, en bonne intelligence avec votre équipe technique et l’équipe technique de l’entreprise de contrôle afin d’atteindre les résultats escomptés ». « Notre société fera de ce projet un succès pour un partenariat durable et bilatéralement bénéfique », a-t-il poursuivi.

Aussi, Paul Kaba a invité tous les acteurs impliqués notamment les cadres du ministère du développement de l’économie numérique et des postes à travailler avec professionnalisme et anticipation en vue de faciliter l’exécution des travaux.

Ce projet représente une infime partie du projet backbone fibre optique national qui devrait interconnecter les 45 provinces du pays sur 5400 km. Sa réalisation vise principalement à doter le Burkina d’un accès supplémentaire à des capacités internationales des câbles sous-marins directement vers le Ghana où la côte dispose de plus grand nombre d’opérateurs de capacités Internet international par rapport aux autres pays limitrophes du Burkina ayant accès à la mer avec un coût concurrentiel. L’aboutissement de ces activités permettra d’augmenter significativement la capacité Internet international disponible au Burkina, d’améliorer la qualité de service et surtout réduire considérablement les coûts pour une réduction de la fracture numérique dans notre pays.

Ce projet financé par la Banque mondiale à travers son appui à la mise en œuvre du projet régional des infrastructures de communication en Afrique de l’Ouest (PRICAO-BF).

Moussa Diallo
Lefaso.net